Israël a annoncé l'intensification de ses frappes sur la bande de Gaza en préparation d'une invasion terrestre de l'enclave palestinienne, et les Etats-Unis le renforcement de leurs moyens militaires dans la région pour y prévenir un embrasement généralisé. "Dès aujourd'hui, nous allons augmenter les frappes" sur la bande de Gaza, a prévenu samedi le général Daniel Hagari, porte-parole de l'armée israélienne, le but étant selon lui de "réduire les risques pour nos forces dans les prochaines étapes" du conflit.
Les informations principales :
- Israël a annoncé l'intensification de ses frappes sur la bande de Gaza en préparation d'une invasion terrestre de l'enclave palestinienne
- Dix-sept camions humanitaires et les premières citernes de carburants sont entrés dans la bande de Gaza
- Les Etats-Unis ont annoncé le renforcement de leurs moyens militaires dans la région pour y prévenir un embrasement généralisé
- Des frappes israéliennes dimanche ont mis hors service les deux principaux aéroports de Syrie, à Damas et Alep
- Emmanuel Macron se rendra en Israël ce mardi pour rencontrer Benjamin Netanyahu
Emmanuel Macron se rendra en Israël mardi
Emmanuel Macron se rendra mardi à Tel-Aviv pour y rencontrer notamment le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a annoncé dimanche l'Elysée. La visite du chef de l'Etat français intervient plus de deux semaines après les attaques meurtrières du Hamas palestinien sur le territoire israélien, qui ont fait plus de 1.400 morts, dont 30 ressortissants français. En outre, sept Français sont toujours portés disparus: une jeune femme a le statut d'otage, et "pour les six autres il y a une présomption de prise en otage mais sans certitude", avait indiqué le chef de l'État. Selon les informations d'Europe 1, le chef de l'État envisage ensuite de se rendre à Amman, en Jordanie.
"Rien ne doit empêcher Israël de se défendre
La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet en visite en Israël a indiqué dimanche que la France "soutient pleinement Israël" estimant que rien ne doit "l'empêcher de se défendre" dans la guerre qui l'oppose au Hamas palestinien. "La France soutient pleinement Israël, seule démocratie du Moyen-Orient, démocratie qui a été attaquée d'une façon terrible. Donc il ne faut pas se tromper, ni de combat, ni de mots", a-t-elle déclaré.
Les États-Unis "n'hésiteront pas à agir" militairement en cas d'élargissement du conflit
Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a prévenu dimanche que les Etats-Unis "n'hésiteraient pas à agir" militairement contre toute "organisation" ou "pays" qui seraient tentés d'"élargir" le conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hamas.
Quelques heures après que le Pentagone eut annoncé le renforcement de son dispositif militaire dans la région face à de "récentes escalades par l'Iran et ses forces affiliées", Lloyd Austin a martelé sur ABC News à l'adresse de "ceux qui chercheraient à élargir le conflit (...): Notre conseil est 'ne le faites pas'. Nous préservons notre droit à nous défendre et nous n'hésiterons pas à agir en conséquence".
Israël accuse le Hezbollah d'"entraîner le Liban dans la guerre"
L'armée israélienne a accusé dimanche le Hezbollah de chercher l'escalade militaire au risque d'entraîner le Liban dans une guerre, après de nouveaux accrochages à la frontière, où la tension est vive depuis l'attaque lancée le 7 octobre par le Hamas palestinien en Israël. "Le Hezbollah agresse et entraîne le Liban dans une guerre dont il ne tirera aucun profit, mais dans laquelle il risque de perdre beaucoup", a averti le porte-parole Jonathan Conricus, sur X (ex-Twitter).
La dernière guerre ayant opposé en 2006 Israël au Hezbollah avait fait 1200 morts côté libanais, en majorité des civils, et 160 côté israélien, militaires pour la plupart. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanayahu a prévenu dimanche que la formation libanaise soutenue par l'Iran "ferait l'erreur de sa vie" si elle décidait d'entrer en guerre contre Israël et que les conséquences seraient "dévastatrices pour le Liban".
Les premières citernes de carburants entrent dans la bande de Gaza
Les premiers camions-citernes chargés de carburant sont entrés dimanche après-midi dans la bande de Gaza qui en manque cruellement, selon un journaliste de l'AFP et un responsable palestinien du terminal de Rafah, point de passage entre l'Egypte et le territoire palestinien. Un journaliste de l'AFP a vu entrer six camions-citernes. Interrogé par l'AFP, un responsable du terminal a confirmé sous couvert d'anonymat qu'ils transportaient du carburant.
Dix-sept camions d'aide entrent dans la bande de Gaza depuis l'Egypte
Dix-sept camions d'aide ont traversé dimanche le terminal égyptien de Rafah en direction de la bande de Gaza, bombardée et assiégée par Israël, le deuxième convoi en deux jours destiné au territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, a constaté un correspondant de l'AFP.
Samedi, après le passage du premier convoi de 20 camions, l'ONU avait estimé que sa cargaison n'équivalait qu'à 4% des importations quotidiennes de Gaza avant le début de la guerre et qu'au moins 100 camions par jour seraient nécessaires aux 2,4 millions de Gazaouis, pour moitié des enfants, privés de tout.
4.651 morts à Gaza depuis le début de la guerre avec Israël, selon les chiffres du Hamas
Au moins 4.651 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, a indiqué jeudi le ministère de la Santé du mouvement islamiste palestinien. Au moins 1.873 enfants figurent parmi les morts, selon le ministère qui a également recensé 14.245 blessés.
L'Iran avertit Israël et les Etats-Unis que la situation risque de devenir "incontrôlable"
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a prévenu dimanche les Etats-Unis et Israël que la situation pourrait devenir "incontrôlable" au Moyen-Orient si ces deux pays ne mettaient "pas immédiatement un terme aux crimes contre l'humanité et au génocide à Gaza".
"Aujourd'hui, la région est comme une poudrière (...) Je voudrais avertir les États-Unis et le régime israélien fantoche que s'ils ne mettent pas immédiatement un terme aux crimes contre l'humanité et au génocide à Gaza, tout est possible à tout moment et la région deviendrait incontrôlable", a dit Hossein Amir-Abdollahian au cours d'une déclaration avec son homologue sud-africaine Naledi Pandor à Téhéran.
L'Inde envoie 38,5 tonnes d'aide humanitaire à Gaza
L'Inde a acheminé dimanche 38,5 tonnes d'aide humanitaire dans la région égyptienne du Sinaï pour les civils palestiniens de la bande de Gaza, a indiqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Un avion de transport Boeing C-17 de l'armée de l'air indienne "transportant près de 6,5 tonnes d'aide médicale et 32 tonnes de matériel de secours pour le peuple de Palestine" a décollé en direction de l'aéroport égyptien d'El Arish (nord-est), a déclaré Arindam Bagchi.
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Israël affirme avoir tué des "terroristes" lors d'une frappe aérienne sur une mosquée de Jénine
L'armée israélienne a affirmé dimanche avoir tué, lors d'une frappe aérienne, des "terroristes" s'abritant dans un souterrain de la mosquée Al-Ansar de Jénine, en Cisjordanie occupée. "L'armée a mené une attaque aérienne sur un complexe terroriste appartenant à des agents du Hamas et du Jihad islamique, responsables de plusieurs attaques terroristes au cours des derniers mois, et qui organisaient une nouvelle attaque terroriste imminente", a indiqué l'armée israélienne dans un communiqué.
Le directeur du Croissant-Rouge de Jénine, Mahmoud Al-Saadi, cité par l'agence de presse officielle palestinienne Wafa, a déclaré qu'une personne avait été tuée et que trois autres avaient été blessées lors de la frappe. Selon l'armée israélienne, qui a mené l'opération conjointement avec le service de renseignement intérieur israélien, la mosquée servait de "centre de commandement pour planifier des attaques" à venir et de "base pour leur réalisation".
Syrie : les aéroports de Damas et d'Alep hors service après des frappes israéliennes
Des frappes israéliennes dimanche ont mis hors service les deux principaux aéroports de Syrie, à Damas et Alep, ont rapporté les médias d'Etat en citant une source militaire. "Vers 05H25 (02H25 GMT), l'ennemi israélien a mené une attaque aérienne visant les aéroports internationaux de Damas et d'Alep, causant la mort d'un employé à l'aéroport de Damas et en blessant un autre", a déclaré la source militaire, citée par l'agence officielle syrienne Sana. "Les dommages matériels causés aux pistes d'atterrissage des aéroports les ont mis hors service", selon la même source.
Bande de Gaza : au moins 55 morts cette nuit dans les bombardements israéliens, selon le Hamas
Au moins 55 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza dans la nuit de samedi à dimanche après l'annonce de l'intensification des bombardements israéliens, a annoncé le gouvernement du Hamas. Au moins 55 personnes ont été tuées "dans la nuit jusqu'à 6H00 du matin et plus de 30 habitations (ont été) détruites", a indiqué un communiqué du gouvernement du mouvement islamiste palestinien au pouvoir dans le petit territoire.
Dans son dernier bilan samedi, le Hamas avait fait état de près de 4400 morts, en majorité des civils, dans les frappes israéliennes déclenchées par l'attaque sanglante qu'il a lancée le 7 octobre contre Israël et qui a fait 1.400 morts, la plupart le premier jour de l'opération, et en majorité des civils.
Une opération terrestre périlleuse
Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre sur son territoire, Israël s'est juré d'anéantir le mouvement islamiste, au pouvoir dans la bande de Gaza. "Nous allons entrer dans Gaza, nous allons le faire pour un but opérationnel, détruire les infrastructures et les terroristes du Hamas, et nous allons le faire de manière professionnelle", a affirmé samedi lors d'une revue des troupes le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi. Plus de 1.400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations au premier jour de l'attaque des terroristes du mouvement islamiste palestinien menée à partir de Gaza, selon les autorités israéliennes.
Dans la bande de Gaza, au moins 4.385 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements incessants menés en représailles par l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas. L'armée israélienne a massé des dizaines de milliers de soldats aux frontières de ce territoire exigu où vivent 2,4 millions de Palestiniens. Une opération terrestre s'annonce périlleuse dans cette ville surpeuplée, truffée de pièges mortels et de tunnels, et face à des terroristes du Hamas aguerris qui détiennent toujours plus de 200 otages israéliens ou étrangers.
Situation "catastrophique" à Gaza
Mais les bombardements se poursuivent aussi dans les parties méridionales de l'enclave. Les autorités du Hamas ont ainsi fait état de neuf morts lors d'une frappe à Khan Younès dans la nuit de samedi à dimanche. Selon l'ONU, au moins 1,4 million de Palestiniens ont été déplacés depuis le début du conflit, et la situation humanitaire dans l'enclave est "catastrophique". "Le temps est compté avant que les taux de mortalité ne montent en flèche en raison de l'apparition de maladies et du manque de capacités en matière de soins de santé", ont averti samedi cinq agences de l'ONU dans un communiqué conjoint.
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Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, la bande de Gaza est placée depuis le 9 octobre en état de "siège complet" par Israël qui y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture. Samedi, un convoi de vingt camions transportant de l'aide humanitaire est entré dans l'enclave depuis l'Egypte par le poste-frontière de Rafah, la seule issue de la bande de Gaza qui ne soit pas contrôlée par Israël, qui a été à nouveau fermé ensuite.
Mais selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), ces vingt camions n'équivalent qu'à 4% des importations quotidiennes de Gaza avant le début des hostilités, et au moins 100 camions par jour sont nécessaires pour améliorer la situation. Au moins 42% des logements de la bande de Gaza ont été détruits ou endommagés depuis le début du conflit, selon l'OCHA.
Renforcement américain
Autre foyer de tension, le nord d'Israël, où les échanges de tirs se multiplient entre l'armée israélienne et le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas et basé dans le sud du Liban. Le Hezbollah a annoncé samedi que quatre de ses hommes avaient été tués. Israël a de son côté indiqué que trois soldats avaient été blessés par un tir de missile antichar, dont l'un grièvement. Face aux "escalades de l'Iran et de ses forces affiliées", le Secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin a annoncé samedi soir le déploiement de plusieurs systèmes de défense antimissiles "à travers la région", sans préciser où exactement, et le placement en état de "pré-déploiement" de moyens militaires supplémentaires. "Ces mesures renforceront les efforts de dissuasion régionale, augmenteront la protection des forces américaines dans la région et contribueront à la défense d'Israël", a déclaré Lloyd Austin.