L'armée israélienne étend lundi ses opérations dans la bande de Gaza, où le bilan des civils palestiniens s'alourdit, avec en filigrane de nouveaux signes d'un conflit qui fait tache d'huile dans la région avec des incidents ce week-end en Irak et en mer Rouge. "L'armée israélienne continue d'étendre son opération terrestre contre le Hamas dans l'ensemble de la bande de Gaza. L'armée opère partout où le Hamas a des bastions", a déclaré tard dimanche soir son porte-parole, Daniel Hagari.
Les informations à retenir :
- L'armée israélienne étend lundi ses opérations dans la bande de Gaza.
- Israël accuse le Hamas d'avoir installé des infrastructures dans ou sous des hôpitaux et d'utiliser les civils comme des boucliers humains.
- Tsahal a fait état lundi de cinq soldats tués, dont trois dimanche, depuis la reprise des combats vendredi.
- Tôt lundi, l'armée israélienne a par ailleurs lancé des opérations dans différents secteurs de la Cisjordanie.
Selon Washington, le Hamas ne voulait pas que des femmes otages parlent
Les efforts pour prolonger la "pause" dans les combats entre Israël et le Hamas à Gaza ont échoué en partie parce que le Hamas ne voulait pas que des femmes otages révèlent ce qu'elles avaient subi, a déclaré lundi un responsable américain.
Israël avait arrêté son offensive à Gaza dans le cadre d'un accord négocié sous l'égide du Qatar et des Etats-Unis prévoyant de libérer des otages enlevés par le Hamas lors de sa sanglante attaque sur le sol israélien le 7 octobre. Les autorités israéliennes ont déclaré vendredi qu'elles reprenaient leur offensive militaire, car le Hamas n'avait pas libéré toutes les femmes otages.
Les États-Unis demandent à Israël de laisser plus de carburant entrer dans Gaza
Les États-Unis ont appelé lundi leur allié israélien à laisser davantage de carburant entrer dans la bande de Gaza après qu'une trêve d'une semaine entre Israël et le Hamas a volé en éclats vendredi.
"Tôt vendredi, le gouvernement israélien ne permettait pas au carburant de rentrer" dans Gaza, a déclaré à la presse le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, alors que le territoire palestinien assiégé est confronté à des pénuries de nourriture, d'eau et de carburant.
"Nous avons eu des conversations très franches avec eux sur la nécessité de voir le carburant entrer (dans le territoire) et on a vu du carburant rentrer vendredi", a-t-il dit.
Une délégation du Sénat autour de Gérard Larcher en Israël fin décembre
Le président du Sénat Gérard Larcher, accompagné d'une délégation de parlementaires de toutes les sensibilités politiques, se rendra en Israël l'avant-dernière semaine de décembre, a-t-on appris lundi auprès de la présidence du Sénat, confirmant une information du Parisien.
Le programme précis de cette visite, sur fond de guerre entre Israël et le Hamas, n'a pas encore été établi, mais "tous les présidents de groupes parlementaires" du Sénat ont été conviés par Gérard Larcher, a fait savoir la présidence.
Ce déplacement aura lieu la semaine du 18 décembre, a-t-on également précisé. Plusieurs sources parlementaires ont avancé une visite du 19 au 22 décembre, confirmant les dates avancées par Le Parisien. Les mêmes sources ont expliqué qu'un passage à Ramallah où siège l'Autorité palestinienne, en Cisjordanie occupée, était envisagé lors de cette visite.
L'armée israélienne dit agir "avec force" à Khan Younès, dans le sud de Gaza
L'armée israélienne a affirmé lundi agir "avec force" autour de la ville de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, soumise à d'intenses bombardements et près de laquelle ses chars ont commencé à entrer. Engagée depuis le 27 octobre dans une offensive terrestre dans le nord du petit territoire, l'armée israélienne a affirmé étendre désormais ses opérations au sol contre le Hamas "dans l'ensemble de la bande de Gaza". Lundi, des témoins ont indiqué à l'AFP que des dizaines de chars, de transports de troupes et de bulldozers israéliens étaient entrés dans Gaza, au niveau de Khan Younès, proche de la frontière avec l'Egypte.
Israël accuse le Hamas d'utiliser les civils comme des boucliers humains
Les soldats israéliens sont engagés dans une offensive terrestre depuis le 27 octobre dans le nord de Gaza, où ils ont pris le contrôle de plusieurs secteurs. Depuis la reprise des combats vendredi à l'expiration d'une trêve d'une semaine avec le Hamas, l'armée s'était principalement concentrée sur des raids aériens. Dans la nuit, une frappe sur une entrée de l'hôpital Kamal Adwan, situé dans le nord de Gaza, a fait plusieurs morts selon l'agence palestinienne Wafa, le Hamas accusant dans un communiqué l'armée israélienne d'une "grave violation" du droit humanitaire international.
Contactée par l'AFP pour savoir si elle avait bien bombardé le périmètre de cet hôpital, l'armée israélienne n'a pas répondu dans l'immédiat. Israël accuse le Hamas d'avoir installé des infrastructures dans ou sous des hôpitaux et d'utiliser les civils comme des boucliers humains.
Le ministère de la Santé du Hamas a affirmé lundi que 15.899 personnes, dont 70% de femmes et d'enfants, ont été tuées depuis le début des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, menés en riposte à l'attaque sanglante du 7 octobre du Hamas contre Israël. "Durant les heures passées, seuls 316 morts et 664 blessés ont pu être sortis des décombres et amenés dans des hôpitaux, mais beaucoup d'autres sont encore sous les décombres", a précisé le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas Ashraf al-Qidreh, un bilan qui s'alourdit depuis la fin de la trêve.
Israël a promis de détruire le Hamas
En Israël, l'attaque lancée par des commandos du Hamas le 7 octobre a fait 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités. En riposte, Israël a déclaré la guerre au Hamas et promis de détruire cette entité au pouvoir depuis 2007 à Gaza. L'armée a fait état lundi de cinq soldats tués, dont trois dimanche, depuis la reprise des combats vendredi.
Depuis le début de la guerre, l'armée israélienne a mené "environ 10.000 frappes aériennes", a-t-elle indiqué dimanche. Dans le sud de la bande de Gaza, les frappes ont visé massivement depuis vendredi la grande ville de Khan Younès et ses environs, où chaque jour désormais l'armée avertit dans des tracts largués sur certains quartiers qu'une "terrible attaque est imminente", et ordonne aux habitants d'en partir.
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Les hôpitaux du sud de la bande de Gaza débordés par l'afflux de blessés
Dimanche, des habitants ont fui la ville, à pied, entassés dans des charrettes ou en voiture, leurs affaires empilées sur le toit, selon des images de l'AFP. Les hôpitaux du sud de la bande de Gaza sont débordés par l'afflux de blessés alors que les réserves de carburant pour faire tourner les générateurs sont presque à sec. À l'hôpital Nasser de Khan Younès, le plus grand du sud de Gaza, de nouveaux blessés et de nouveaux corps, parfois sans personne pour les identifier, affluent à chaque explosion.
Sur place, Ehab al-Najjar, un habitant des alentours, laissait éclater sa colère. "Je suis rentré chez moi et j'ai vu la bombe tomber sur notre maison", a-t-il raconté à l'AFP en décrivant des corps dans la rue. "La moitié étaient de jeunes enfants. Quelle était leur faute ? (...) N'ont-ils pas pitié ?" "Les mots me manquent pour décrire les horreurs qui frappent les enfants ici", a déclaré dimanche dans une vidéo James Elder, un porte-parole de l'Unicef présent à l'hôpital Nasser. "Je vois arriver en masse des enfants parmi les victimes", avait-il déclaré plus tôt sur X.
Dans la ville voisine de Rafah, des habitants piétinant dans les décombres se rassemblaient autour d'un immense cratère. "C'est un bombardement hors norme. Nous ne savons pas pourquoi. Nous ne savons pas dans quel but", s'exclamait l'un d'eux, Mohammad Fahjan.
L'armée israélienne a lancé des opérations dans différents secteurs de la Cisjordanie
Rendant visite à des réservistes, le chef d'état-major israélien, le général Herzi Halevi, a déclaré que l'armée poursuivait ses opérations dans le sud de la bande de Gaza "avec autant de force et autant de résultats" qu'elle l'avait fait dans le nord, dans une vidéo diffusée dimanche par l'armée.
Tôt lundi, l'armée israélienne a par ailleurs lancé des opérations dans différents secteurs de la Cisjordanie, notamment à Jénine, où une trentaine de véhicules militaires sont déployés, selon l'agence palestinienne Wafa.
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Les États-Unis mettent en garde Israël contre la multiplication des victimes civiles
Sans remettre en cause le droit de leur allié "à se défendre" face au Hamas, les États-Unis ont mis en garde Israël contre la multiplication des victimes civiles. "Trop de Palestiniens innocents ont été tués", a insisté ce week-end la vice-présidente Kamala Harris, s'alarmant d'images "dévastatrices" de Gaza et appelant Israël à "faire plus pour protéger les civils innocents".
La guerre Israël/Hamas porte aussi à conséquence pour les États-Unis qui ont noté une hausse des attaques contre leurs soldats, bases ou alliés au Moyen-Orient hormis pendant la trêve d'une semaine, du 24 novembre au 1er décembre.