L'armée israélienne se trouve désormais "au cœur" de la ville de Gaza, dans le nord, où les combats au sol et la campagne de bombardement se sont intensifiés ces derniers jours pour "détruire le Hamas", a déclaré mardi soir le ministre de la Défense Yoav Gallant. "Il n'y aura pas de trêve humanitaire sans le retour des otages", a ajouté le ministre israélien. Plus de 240 personnes ont été enlevées, selon Israël, le jour de l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre qui a déclenché la guerre.
Les informations à retenir :
- Plus de 240 personnes ont été enlevées, selon Israël
- Au moins 1.400 personnes sont mortes en Israël
- Plus de 10.569 personnes dont 4.324 enfants ont péri à Gaza
- "Il n'y aura pas de trêve humanitaire sans le retour des otages", a déclaré le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant
- Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau rejeté mercredi tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza sans la libération des otages retenus par le Hamas
- L'armée israélienne affirme que près de 50.000 habitants de Gaza ont fui mercredi du nord de la bande vers le sud par le "couloir d'évacuation"
L'armée israélienne affirme que 50.000 civils ont fui mercredi du nord de Gaza vers le sud
L'armée israélienne affirme que près de 50.000 habitants de Gaza ont fui mercredi du nord de la bande vers le sud par le "couloir d'évacuation" sécurisé par ses troupes pour la deuxième journée consécutive, selon son porte-parole. "Ils partent parce qu'ils comprennent que le Hamas a perdu le contrôle du nord et la situation est plus sécurisée dans le sud. Il y a une zone sécurisée où médicaments, eau et nourriture sont disponibles", a indiqué Daniel Hagari lors de son point de presse quotidien, ajoutant que le couloir serait de nouveau ouvert jeudi.
Netanyahu rejette de nouveau tout cessez-le-feu sans la libération des otages
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau rejeté mercredi tout cessez-le-feu dans la bande de Gaza sans la libération des otages retenus par le Hamas, sur fond d'informations sur une médiation du Qatar pour une trêve humanitaire. "Je voudrais écarter toutes sortes de rumeurs vaines qui nous parviennent de toutes parts, et répéter clairement une chose: il n'y aura pas de cessez-le-feu sans la libération de nos otages. Tout le reste est futile", a déclaré Benjamin Netanyahu lors d'une rencontre avec des représentants des colons de Cisjordanie, selon un communiqué de son bureau.
Des discussions sur une trêve de trois jours en échange de 12 otages dont six Américains
La médiation du Qatar sur la possible libération d'otages détenus par la Hamas porte sur 12 otages, "pour moitié des Américains" en échange "d'une trêve humanitaire de trois jours", a indiqué à l'AFP une source proche du Hamas à Gaza. Ces discussions achoppent pour le moment "sur la durée" de la trêve et l'inclusion dans cet accord du "nord de la bande de Gaza théâtre de larges opérations de combat", a précisé cette source. "Le Qatar attend une réponse des Israéliens", a-t-elle ajouté.
Le Hamas accuse l'ONU de "collusion" avec Israël dans le "déplacement forcé" de civils
Le gouvernement du Hamas a accusé mercredi l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) de "collusion" avec Israël dans le "déplacement forcé" de la population du nord de la bande de Gaza vers le sud.
"L'UNRWA et ses responsables portent la responsabilité de cette catastrophe humanitaire" car ils se sont "pliés dès le premier instant aux diktats de l'occupation, quittant leurs positions et renonçant à leur responsabilité envers des centaines de milliers d'habitants" du nord de Gaza, a affirmé dans un communiqué le chef du service de presse du gouvernement du Hamas, Salameh Maarouf, dénonçant "une collusion claire" de l'agence onusienne avec "l'occupation (Israël, NDLR) et ses plans de déplacement forcé".
Le conflit contre le Hamas est la "guerre du monde libre", dit un ministre israélien devant des eurodéputés
Le conflit contre le Hamas ne concerne pas uniquement Israël, c'est aussi "la guerre du monde libre", a affirmé mercredi le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, devant des eurodéputés à Bruxelles.
Il a ajouté qu'Israël ne se battait pas seulement contre le mouvement islamiste palestinien, mais aussi contre d'autres milices soutenues par l'Iran, pays qu'il a qualifié de "financier numéro un du terrorisme".
Le Qatar négocie une libération d'otages en échange d'un cessez-le-feu à Gaza
Le Qatar négocie la libération d'une dizaine d'otages détenus par le Hamas dans la bande de Gaza en échange d'un cessez-le-feu dans ce territoire aux mains du mouvement palestinien et bombardé par Israël, a affirmé mercredi à l'AFP une source proche des discussions. Le pays du Golfe mène une médiation "en coordination avec les Etats-Unis (...) pour obtenir la libération de 10 à 15 otages en échange d'un cessez-le-feu d'un à deux jours", a indiqué cette source sous couvert d'anonymat.
Le Hamas annonce un nouveau bilan de 10.569 morts
Les autorités du Hamas ont annoncé mercredi que 10.569 personnes avaient été tuées dans les bombardements israéliens sur la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre. Parmi les morts recensés à ce jour figurent 4.324 enfants et 2.823 femmes.
Le G7 soutient l'instauration de "pauses et couloirs humanitaires"
Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont exprimé mercredi leur soutien à des "pauses et couloirs humanitaires" à Gaza, afin notamment de permettre l'acheminement "urgent" d'aide humanitaire sur le territoire palestinien et l'évacuation des civils menacés par les combats.
Réunis à Tokyo, ils ont affirmé qu'Israël avait "le droit de se défendre dans le respect du droit international", tout en soulignant "l'importance de protéger les civils". Les ministres du G7 ont également exhorté l'Iran à ne pas soutenir le Hamas et le Hezbollah et à ne rien faire qui puisse "déstabiliser le Moyen-Orient".
Antony Blinken affirme qu'Israël ne doit pas "réoccuper" Gaza
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré mercredi qu'Israël ne devrait pas "réoccuper" la bande de Gaza à la fin du conflit en cours avec le Hamas, à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 à Tokyo.
Les États-Unis avaient déjà exprimé mardi leur opposition à une éventuelle réoccupation du territoire palestinien après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu eut déclaré la veille que son pays prendrait la "responsabilité générale de la sécurité" à Gaza "pour une durée indéterminée".
Les appels au cessez-le-feu se multiplient
Au moins 1.400 personnes sont mortes, en majorité des civils tués le jour même de l'attaque du Hamas, la plus meurtrière de l'histoire d'Israël. Côté palestinien, plus de 10.300 personnes, en majorité des civils, dont 4.237 enfants, ont péri à Gaza depuis le 7 octobre, selon le bilan mardi du ministère de la Santé du Hamas. Le service de communication du Hamas à Gaza a affirmé mardi soir sur Telegram que plusieurs cimetières du territoire "sont pleins et il n'y a plus d'espace pour les enterrements".
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Face à une situation humanitaire catastrophique dans le petit territoire assiégé, les appels au cessez-le-feu se sont multipliés de la part de l'ONU, d'ONGs, de dirigeants du monde arabe et d'autres pays. "Nos demandes incessantes pour la mise en place d'un cessez-le-feu immédiat sont restées sans réponse", a déploré mardi soir l'organisation Médecins sans frontières (MSF) qui a annoncé la mort d'un de ses employés dans un bombardement contre le camp de réfugiés de Chati, dans la périphérie de Gaza-ville.
Un convoi d'aide humanitaire de la Croix-Rouge ciblé par des tirs
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a appelé les parties à mettre fin aux souffrances des civils, déplorant une "faillite morale". Cette organisation a annoncé mardi qu'un de ses convois d'aide humanitaire vers l'hôpital al-Quds du Croissant-Rouge palestinien avait été ciblé par des tirs, dont il n'a pas précisé la provenance. "Ce ne sont pas des conditions dans lesquelles le personnel humanitaire peut travailler", a déclaré William Schomburg, responsable local du CICR.
Selon le bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), citant les chiffres du ministère de la santé du Hamas, 192 personnels de santé ont été tués depuis le début de la guerre. L'idée d'un cessez-le-feu a aussi été rejetée par les États-Unis, proches alliés d'Israël, qui préconisent plutôt des "pauses humanitaires", et insistent sur "le droit d'Israël à se défendre". Selon plusieurs sources diplomatiques, les ministres des Affaires étrangères du G7, réunis à Tokyo, cherchent mercredi à s'unir pour appeler à des "pauses humanitaires".
Les Gazaouis soumis à un siège total
Pour les 2,4 millions d'habitants de Gaza, le désespoir est intense après un mois de bombardements ininterrompus. "Arrêtez cette machine à détruire. Sauvez-nous", a imploré mardi Hicham Koulab, un déplacé palestinien, rattrapé par les bombardements à Rafah, dans le sud du territoire. Piégés dans leur territoire de 362 km2, les Gazaouis sont aussi soumis depuis le 9 octobre à un siège total qui les prive de livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture.
"Quatre à six heures d'attente en moyenne pour recevoir la moitié d'une portion de pain normale"
Dans le nord, "de nombreuses personnes cherchant désespérément de la nourriture se sont introduites dans les trois dernières boulangeries où il restait des stocks de farine de blé" mardi, selon l'OCHA, qui a dénombré 650 camions d'aide humanitaire entrés sur le territoire depuis le 21 octobre par Rafah, seul point de passage de la bande de Gaza non contrôlé par Israël avec l'Egypte.
Dans le sud, il faut "quatre à six heures d'attente en moyenne pour recevoir la moitié d'une portion de pain normale", a précisé l'OCHA, selon lequel quelque 600 personnes, détentrices de passeports étrangers, et 17 blessés, ont pu être évacuées mardi par Rafah.
L'armée israélienne a multiplié les appels aux civils à quitter le nord pour se réfugier au sud, plus sûr selon elle. Mais les bombardements continuent de toucher aussi cette partie du territoire, où s'entassent des centaines de milliers de déplacés. Le territoire compte plus d'1,5 million de déplacés internes.
En Israël, la population s'est recueillie mardi dans le silence, la prière et les larmes en hommage aux victimes de l'attaque du 7 octobre qui a traumatisé le pays. "Les atrocités ont laissé une cicatrice terrible, des traumatismes au niveau personnel mais aussi au niveau national", a dit Asher Cohen, le président de l'université hébraïque de Jérusalem, dont plusieurs diplômés ont été tués.
Alors qu'Israël s'est retiré unilatéralement de Gaza en 2005 après 38 ans d'occupation, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé lundi soir que son pays prendrait, "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire palestinien pour empêcher un retour du Hamas, organisation qualifiée de "terroriste" par les États-Unis et l'Union européenne.
Ces propos ont fait réagir les États-Unis, qui ont affirmé que "de façon générale, nous ne soutenons pas une réoccupation de Gaza", selon le porte-parole du département d'État américain, Vedant Patel. Le porte-parole de la Maison blanche John Kirby a affirmé qu'"il y a une chose sur laquelle il n'y a absolument pas de doute : le Hamas ne peut pas faire partie de l'équation".
Réagissant à la déclaration de M. Kirby, le porte-parole du Hamas, Abdel Latif al-Qanou, a déclaré sur Telegram que "ce que Kirby a dit sur l'avenir de Gaza après le Hamas est un fantasme. Notre peuple est en symbiose avec la résistance et lui seul décidera de son avenir".
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Les violences se multiplient en Cisjordanie
Alors que la communauté internationale craint une extension du conflit, M. Netanyahu a prévenu mardi soir que le Hezbollah ferait "l'erreur de sa vie" s'il entrait de plain-pied à la guerre. Les échanges de tirs sont quotidiens à la frontière israélo-libanaise, entre l'armée israélienne et le Hezbollah allié du Hamas et pro-iranien.
Les violences se sont également multipliées en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après l'Autorité palestinienne.