Les Palestiniens de Gaza espèrent l'arrivée de l'aide humanitaire vendredi, après plus de dix jours de siège par Israël qui se prépare toujours à une offensive terrestre et poursuit ses bombardements contre le territoire dirigé par le Hamas après l'attaque déclenchée le 7 octobre par le Hamas.
La chaîne égyptienne Al Qahera News, proche du renseignement égyptien, a affirmé jeudi soir que le point de passage de Rafah, entre l'Égypte et la bande de Gaza, le seul qui ne soit pas contrôlé par Israël, ouvrirait vendredi. Les convois d'aide humanitaire, qui attendent de se rendre dans cette enclave exiguë où vivent 2,4 millions de Palestiniens, sont bloqués depuis des jours à Rafah, alors que le conflit entre dans sa 14e journée.
Les informations à retenir :
- Israël évacue la ville de Kyriat Shmona, à sa frontière avec le Liban
- Les Palestiniens de Gaza espèrent l'arrivée de l'aide humanitaire vendredi
- 30 Français tués, 7 disparus selon un nouveau bilan
- Plus de 1.400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien par le Hamas
- Le Hamas a enlevé 203 otages, selon un chiffre revu à la hausse jeudi
- Côté palestinien, 3.785 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, dont au moins 1.524 enfants
Sept Français portés disparus en Israël: certitude que l'une est otage, "présomption" pour les autres
Un Française a été emmenée "avec certitude" par le Hamas à Gaza et six autres Français sont présumés otages, "sans certitude", a déclaré vendredi soir Emmanuel Macron à quelques journalistes, se disant "confiant" dans les canaux utilisés "par le truchement du Qatar" pour obtenir leur libération.
"La jeune Mia Shem est la seule dont le statut d'otage est confirmé. Pour les six autres il y a une présomption de prise en otage mais sans certitude", a dit le président. "Nous sommes confiants : les canaux que nous avons sont les bons et sont utiles", a-t-il ajouté en soulignant le "rôle très important" joué par le Qatar dans la libération de deux otages américaines.
La France va envoyer une aide humanitaire d'urgence vers l'Egypte pour Gaza
La France va envoyer "une aide humanitaire d'urgence" dans "les plus brefs délais", notamment "en médicaments", en direction de l'Egypte et à destination de Gaza, a indiqué Emmanuel Macron à quelques journalistes vendredi.
La France veut "pouvoir accompagner les efforts qui sont faits par l'Egypte, soutenus par les Etats-Unis, grâce à l'ouverture de Rafah", le poste frontière à partir duquel les Gazaouis assiégés attendent désespérément l'arrivée de premiers convois d'aide internationale. "Nous avons décidé d'augmenter de 10 millions d'euros l'aide humanitaire que nous apportons aux Palestiniens", a rappelé Emmanuel Macron.
Antony Blinken appelle à ce que le Hamas libère tous les otages américains
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a demandé vendredi à ce que les otages américains encore détenus par le Hamas soit libérés, saluant le fait que deux soient arrivées libres en Israël.
Les otages "doivent être libérés immédiatement et sans conditions", a déclaré le secrétaire d'Etat américain lors d'une conférence de presse.
Le Hamas dit travailler avec des "médiateurs" pour libérer les otages "civils"
Le Hamas palestinien a affirmé vendredi qu'il travaillait avec des "médiateurs" pour libérer les otages "civils" qu'il a enlevés lors de son attaque sur le territoire israélien le 7 octobre et qu'il détient depuis dans la bande de Gaza.
Dans un communiqué publié après la libération de deux otages américaines, le Hamas a affirmé qu'il "travaille avec tous les médiateurs impliqués pour mettre en oeuvre la décision du mouvement de clore le dossier des (otages) civils quand les circonstances sécuritaires le permettent".
Les deux otages américaines libérées sont arrivées en Israël, Joe Biden "au comble de la joie"
Le gouvernement israélien a annoncé vendredi soir que les deux otages américaines dont le Hamas avait annoncé la libération plus tôt dans la journée étaient bien arrivées en Israël.
Le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a indiqué dans un communiqué que les deux femmes, Judith Tai Raanan et Natalie Shoshana Raanan, "ont été libérées des mains de l'organisation terroriste Hamas" et se "dirigent vers un point de rendez-vous, dans une militaire du centre du pays, où les attendent les membres de leur famille".
Joe Biden s'est dit vendredi "au comble de la joie" après la libération de deux Américaines qui avaient été prises en otages le 7 octobre par le Hamas lors de l'assaut sanglant du groupe islamiste palestinien contre Israël.
"Nos compatriotes ont vécu une terrible épreuve ces quatorze derniers jours et je suis au comble de la joie qu'elles soient bientôt réunies avec leurs familles", a-t-il déclaré dans un communiqué, en remerciant le Qatar et Israël pour leur "partenariat", et en promettant que les Etats-Unis "ne s'arrêteraient pas avant de ramener à la maison" leurs autres ressortissants encore otages.
30 Français tués, 7 disparus selon un nouveau bilan
Le bilan des victimes françaises tuées dans les attaques du Hamas contre Israël s'est de nouveau alourdi avec un total de 30 morts et toujours sept disparus, a annoncé vendredi une source diplomatique. "Trente de nos ressortissants sont décédés dans le cadre de ces attaques et sept sont toujours portés disparus dont au moins une Française prise en otage", a indiqué cette source. Le bilan s'est alourdi de deux victimes supplémentaires, tandis que le nombre de disparus reste inchangé. "Il y a probablement d'autres Français pris en otage", a ajouté cette même source, sans autre précision.
La porte-parole du Quai d'Orsay s'était refusée jeudi lors d'une conférence de presse à communiquer le nombre exact de Français pris en otages parmi les 203 personnes aux mains du Hamas dans la bande de Gaza, pour préserver leur sécurité. L'armée israélienne a estimé vendredi que la majorité des otages étaient "vivants". Le président français Emmanuel Macron a promis de son côté vendredi aux familles d'otages français que Paris ferait tout "pour qu'ils reviennent sains et saufs en France", a rapporté l'Elysée.
4.137 Palestiniens tués depuis le début de la guerre selon le Hamas
Au moins 4.137 Palestiniens ont été tués par les bombardements israéliens depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, a annoncé vendredi le ministère de la Santé du Hamas, au 14e jour du conflit. Par ailleurs, 13.162 ont été blessés, selon ce nouveau bilan publié par le gouvernement du Hamas au pouvoir dans le petit territoire palestinien. Parmi ces morts, le Hamas fait état de 16 personnes tuées dans l'église grecque-orthodoxe de Saint-Porphyre dans la ville de Gaza.
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Selon des témoins, cette frappe aérienne jeudi soir semblait viser une cible proche du lieu de culte dans lequel de nombreux habitants de Gaza s'étaient abrités au moment où la guerre fait rage entre Israël et le Hamas. Des avions israéliens "ont attaqué le centre de commandement et de contrôle d'un terroriste du Hamas impliqué dans des tirs de roquettes et de mortiers vers Israël", a indiqué à l'AFP un porte-parole de l'armée, ajoutant qu'un "mur d'une église dans le secteur (avait) été endommagé".
Selon le nouveau bilan du Hamas, 46 membres du personnel médical de Gaza ont été tués dans les bombardements et 85 ont été blessés. Par ailleurs, sept hôpitaux et 21 centres de santé ne peuvent plus fonctionner, "faute de carburant" pour les générateurs, en raison du blocus de la bande de Gaza par Israël décidé après l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre. Les Palestiniens de Gaza attendent toujours que l'aide humanitaire puisse entrer à Gaza depuis l'Egypte par le point de passage de Rafah.
La ville de Kyriat Shmona évacuée
Israël va évacuer la ville de Kyriat Shmona, à sa frontière avec le Liban sous haute tension depuis l'attaque lancée par le Hamas le 7 octobre, a annoncé vendredi l'armée israélienne. Les autorités israéliennes "ont annoncé la mise en oeuvre d'un plan pour évacuer les habitants" de cette ville d'environ 25.000 habitants "dans des maisons d'accueil financées par l'Etat", a indiqué l'armée dans un communiqué.
Depuis le 7 octobre, l'armée israélienne est en alerte à sa frontière nord pour parer une éventuelle offensive du Herzbollah libanais pro-iranien. Jeudi, l'armée israélienne avait fait état d'une attaque au lance-roquette antichar à partir du territoire libanais et avait riposté en attaquant "des infrastructures du Herzbollah". Des raids aériens israéliens ont également été lancés contre le secteur des tirs.
203 personnes enlevées par le Hamas
Plus de 1.400 personnes ont été tuées sur le territoire israélien par le Hamas, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations le jour de l'attaque meurtrière du Hamas, selon les autorités israéliennes. D'après l'armée israélienne, environ 1.500 terroristes du Hamas ont été tués dans la contre-offensive ayant permis à Israël de reprendre le contrôle des zones attaquées.
Le Hamas a enlevé 203 otages, selon un chiffre revu à la hausse jeudi. Côté palestinien, 3.785 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza, dont au moins 1.524 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas. Des quartiers entiers y ont été rasés et se retrouvent sans eau, sans nourriture ni électricité, et plus d'un million de personnes ont été déplacées après le siège imposé par Israël le 9 octobre à la bande de Gaza, déjà soumise à un blocus terrestre, maritime et aérien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.
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"Nous avons besoin d'un accès sans entrave et de livrer notre aide vitale de façon sûre. Le temps presse", a appelé l'Unicef vendredi matin sur X. Au Caire, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a plaidé jeudi pour "un accès humanitaire rapide et sans obstacle", appelant à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat".
Le président américain, Joe Biden, en visite mercredi en Israël, avait affirmé avoir obtenu du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi de "laisser jusqu'à 20 camions traverser" la frontière, un nombre totalement insuffisant selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Au terminal de Rafah, des Egyptiens ont réparé jeudi les dégâts des bombardements israéliens en vue du passage des camions d'aide, selon des témoins. Et des dizaines de personnes se sont rassemblées dans l'espoir de sa réouverture. "On est prêts avec nos sacs", assure Mohammed, 40 ans, qui travaille pour une institution italienne et attend depuis trois jours avec sa famille de pouvoir partir.
Des centaines de frappes aériennes ont visé les infrastructures du Hamas
Jeudi, l'armée israélienne a indiqué avoir mené en 24 heures des centaines de frappes aériennes visant selon elle des infrastructures du Hamas, alors qu'elle se prépare toujours à une offensive terrestre sur le nord de Gaza truffé de tunnels où le Hamas cache terroristes et armes.
"Vous voyez maintenant Gaza de loin, bientôt vous verrez Gaza de l'intérieur", a déclaré jeudi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant lors d'une inspection des troupes stationnées près de Gaza, selon une vidéo postée sur X par la radio de l'armée.
Des roquettes ont également été tirées depuis l'enclave sur Israël, selon des journalistes de l'AFP. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha), les frappes aériennes israéliennes ont tué jeudi 20 personnes devant une boulangerie dans la ville de Gaza.
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En Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 79 personnes ont été tuées depuis le début du conflit dans des affrontements avec les forces israéliennes ou des attaques par des colons, selon l'Ocha. Mardi, le Hamas avait accusé Israël, qui a démenti, d'avoir bombardé l'hôpital Ahli Arab à Gaza. Cette frappe a fait au moins 471 morts, selon le ministère de la Santé du territoire palestinien.
D'après une note du renseignement américain dont l'AFP a pu consulter des extraits jeudi, le bilan se situe "probablement dans le bas d'une fourchette comprise entre 100 et 300" morts. Cette synthèse transmise au Congrès affirme, ainsi que l'avait déclaré mercredi Joe Biden, qu'Israël "n'a probablement pas bombardé l'hôpital de la bande de Gaza". Israël a affirmé avoir des "preuves" de la responsabilité du Jihad islamique, un autre mouvement palestinien classé comme le Hamas organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, dans la frappe sur l'hôpital. Sur le plan diplomatique, plusieurs pays s'activent pour éviter un embrasement régional.
Rishi Sunak exprime son soutien à Israël
En visite jeudi en Israël, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a exprimé son soutien à ce pays mais a appelé à accélérer l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza. Il s'est ensuite rendu en Arabie saoudite, où le prince héritier Mohammed ben Salmane a estimé que le fait de "cibler des civils" à Gaza était un crime "haineux", mettant en garde contre les "répercussions dangereuses" sur la sécurité de la région et au-delà.
Le président égyptien et le roi Abdallah II de Jordanie ont réclamé l'"arrêt immédiat" du conflit et accusé Israël d'infliger à la bande de Gaza une "punition collective" visant à "affamer" les Palestiniens et à les "forcer au déplacement".
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a, elle, entamé jeudi une nouvelle tournée au Proche-Orient. Saluant "les signaux" qui laissent espérer une ouverture "au moins limitée" du point de passage de Rafah, elle a appelé tous les acteurs concernés à "surmonter les derniers obstacles" pour y parvenir.*
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Selon la chaîne CNN toutefois, citant une source non identifiée, cette ouverture pourrait être retardée. La tension reste forte aussi à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas.
L'armée libanaise a accusé Israël d'avoir tué jeudi un membre d'une "équipe de journalistes" à la frontière. Le 14 octobre, un journaliste de Reuters avait été tué, et six autres blessés de l'AFP, de Reuters et d'Al-Jazeera dans le sud du Liban. Seize journalistes palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, selon leur syndicat.