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William Molinié (envoyé spécial en Israël) et la rédaction d'Europe 1, avec AFP / Crédits photo : ISRAELI ARMY / AFP , modifié à
Un mois jour pour jour après le début du conflit entre Israël et le Hamas, le Premier ministre israélien a rejeté une nouvelle fois la possibilité d'un cessez-le-feu à Gaza, devenu selon l'ONU "un cimetière pour les enfants", et promis d'y prendre la "responsabilité générale de la sécurité". De son côté, le Quai d'Orsay a indiqué que la France a organisé la sortie de "plus de 100 personnes" de la bande de Gaza. Suivez l'évolution de la situation en direct.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a rejeté un cessez-le-feu dans la guerre contre le Hamas entrée mardi dans son deuxième mois, malgré les appels répétés à une trêve humanitaire à Gaza et un bilan de plus de 10.300 morts selon le mouvement islamiste palestinien. Depuis le lancement du conflit il y a un mois jour pour jour, 40 Français sont morts dans l'attaque du Hamas du 7 octobre. Par ailleurs, le Quai d'Orsay a annoncé que plus de 100 Français ont été évacués de la bande de Gaza. Suivez l'évolution de la situation en direct. 

Les principales informations à retenir : 

- "Il n'y aura pas de cessez-le-feu, de cessez-le-feu général, à Gaza, sans la libération de nos otages", a déclaré Benjamin Netanyahu.

- Il a aussi affirmé qu'Israël prendra "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire palestinien après la guerre.

- Selon l'ONU, Gaza est devenu "un cimetière pour les enfants".

- Plus de 10.300 personnes sont mortes, dont 4.000 enfants, d'après le ministère de la Santé du Hamas.

- Plus de 100 personnes évacuées de Gaza, selon le Quai d'Orsay.

- Les troupes israéliennes sont "au coeur de Gaza-ville" selon le ministre de la Défense de l'Etat hébreu

Les troupes israéliennes sont "au coeur de Gaza-ville" selon le ministre de la Défense du pays

Les troupes israéliennes sont "au coeur de Gaza-ville", a affirmé mardi soir le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, au 32e jour de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien.

"Nous allons détruire le Hamas (...) Nos forces sont prêtes sur tous les fronts", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv, ajoutant que "Gaza est la plus grande base terroriste jamais construite". "Il n'y aura pas de trêve humanitaire sans le retour des otages."

La France a organisé la sortie de "plus de 100 personnes" de la bande de Gaza

Plus de 100 "ressortissants français, d'agents et d'ayants droit" ont pu sortir de la bande de Gaza via le poste-frontière de Rafah avec l'Egypte, a annoncé mardi le ministère français des Affaires étrangères. "Deux groupes de ressortissants français, d'agents et d'ayants droit ont pu quitter" lundi et mardi le territoire soumis à d'incessants bombardements israéliens et "se trouvent en sécurité en Égypte", a précisé le communiqué. "Ceci porte à plus de 100 personnes le total des sorties organisées par la France".

Les troupes israéliennes progressent dans une bande de Gaza coupée en deux

Dans la nuit, les bombardements aériens israéliens contre le territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas ont continué de plus belle, tuant plus de 100 personnes selon le ministère de la Santé du Hamas. Sous une couverture aérienne, les troupes israéliennes au sol ont continué de progresser dans la bande de Gaza après avoir encerclé la ville de Gaza et coupé le territoire en deux, selon l'armée.

"Arrêtez cette guerre injuste (...). Ils prennent pour cible des civils dans leurs maisons. Arrêtez cette machine à détruire. Sauvez-nous", a lancé Hicham Koulab, un déplacé palestinien, rattrapé par les bombardements israéliens à Rafah dans le sud du territoire.

Une minute de silence observée en Israël

En Israël, une minute de silence a été observée dans plusieurs villes et institutions dont le Parlement, à la mémoire des plus de 1.400 personnes, majoritairement des civils, qui ont péri dans l'attaque lancée le 7 octobre par le Hamas à partir de la bande de Gaza qu'il contrôle. Lors de cette attaque, la plus meurtrière de l'histoire d'Israël, les membres du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël, limitrophe de la bande de Gaza, ont pris en otage 241 personnes emmenées à Gaza. En représailles, Israël a déclaré une guerre pour "anéantir" le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza et pénétrant en profondeur dans le territoire.

"Il n'y aura pas de cessez-le-feu à Gaza sans la libération de nos otages", a dit Benjamin Netanyahu dans un entretien avec la chaîne américaine ABC News lundi soir. "Concernant les petites pauses tactiques, une heure par-ci, une heure par-là, nous les avons déjà eues", a ajouté Benjamin Netanyahu, après une annonce de la Maison Blanche évoquant la "possibilité de pauses tactiques" pour permettre aux civils de fuir les combats et la circulation des aides humanitaires.

Israël prendra "la responsabilité générale de la sécurité"

Alors qu'Israël a retiré unilatéralement de Gaza en 2005 ses soldats et les colons après 38 ans d'occupation, Benjamin Netanyahu a affirmé que son pays prendrait "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire palestinien après la guerre, pour empêcher selon lui un retour du Hamas, une organisation qualifiée de "terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Concrètement, cette annonce de Benjamin Netanyahu est une évolution importante car jusqu'à présent, les deux objectifs du gouvernement israélien étaient d'anéantir le Hamas et de récupérer les otages. Le troisième but de la guerre est de sécuriser l'intérieur de la bande de Gaza, et non plus seulement la frontière israélienne, ce qui implique une présence militaire sur place et dans la durée.

Un mois après le début de la guerre, sur l'esplanade de l'université hébraïque de Jérusalem, plus d'un millier de personnes, principalement des étudiants et des enseignants, ont respecté ensemble une minute de silence, puis ont prié et chanté l'hymne national. "Les atrocités ont laissé une cicatrice terrible, des traumatismes au niveau personnel mais aussi au niveau national", a dit Asher Cohen, le président de l'université, dont plusieurs diplômés ont été tués, alors que se succèdent au micro des témoignages, interrompus par les larmes.

Plus de 10.300 morts à Gaza, selon le Hamas

Alors que 10.328 personnes, en majorité des civils incluant 4.237 enfants, ont péri dans les bombardements israéliens à Gaza selon un dernier bilan mardi du ministère de la Santé du Hamas, l'ONU, des ONG, des dirigeants du monde arabe et d'autres pays ne cessent d'appeler à un cessez-le-feu. Une idée rejetée aussi par les Etats-Unis, proche allié d'Israël, qui poussent pour des "pauses humanitaires" et insistent sur le droit d'Israël à se défendre.

Lundi, le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a encore réclamé d'urgence un "cessez-le-feu humanitaire" dans le petit territoire palestinien, transformé selon lui en "cimetière pour les enfants". Il a aussi condamné des "actes terroristes odieux" du Hamas le 7 octobre et fustigé ce mouvement qui utilise "les civils comme boucliers humains".

L'armée israélienne intensifie sa campagne de bombardements

Dimanche soir, l'armée israélienne a intensifié sa campagne de bombardements par air et mer. Les affrontements au sol les plus intenses se déroulent dans le nord du territoire, où se trouve la ville de Gaza qui abrite selon Israël le "centre" du Hamas. Ces dernières 24 heures, "les troupes ont sécurisé un bastion militaire du Hamas dans le nord de la bande de Gaza, saisissant missiles, lanceurs antichars, armes et divers matériels de renseignement", selon l'armée. En coordination avec les troupes au sol, des avions de combat bombardent des "cellules terroristes" et détruisent des "tunnels du Hamas".

Au moins 30 soldats israéliens, selon l'armée, ont été tués depuis le 27 octobre. "C'est une guerre différente de toutes celles que nous avons connues", a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant.

"Pas d'endroit sûr"

Les bombardements israéliens éprouvent durement les quelque 2,4 millions de Palestiniens, piégés dans le territoire de 362 km2. Ils sont privés de livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture par le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre, alors que Gaza était déjà soumise à un blocus israélien depuis plus de 16 ans. Ils ont aussi poussé sur les routes 1,5 million de personnes, selon l'ONU. "Nous sommes des civils. Les Juifs (Israéliens) disent d'aller en lieu sûr. Il n'y a pas d'endroit sûr dans la bande de Gaza", s'est insurgé Bilal Loubad, un déplacé palestinien à Rafah, alors que des gens se rassemblent autour des corps de leurs proches tués dans une frappe.

L'armée israélienne a maintes fois appelé les civils palestiniens dans des tracts ou des messages SMS à quitter le nord de la bande de Gaza vers le sud. Mais les bombardements israéliens continuent de toucher le sud du territoire assiégé. A Khan Younès, également dans le sud de la bande de Gaza, des secouristes recherchaient sous les décombres des survivants après des frappes israéliennes nocturnes qui ont détruit des habitations.

Après des frappes le matin sur des quartiers de la ville de Gaza, des milliers d'habitants parmi lesquels des enfants ont pris la route vers le sud et devront parcourir des kilomètres à pied. Sur l'une des rues empruntés par les déplacés, dont certains arboraient des drapeaux blancs, des chars israéliens étaient stationnés.

"Océan de besoins"

Outre les bombardements et les combats dévastateurs, les Palestiniens en fuite se plaignent de n'avoir ni eau ni nourriture, et selon M. Guterres, les 569 camions d'aides arrivés à Gaza depuis le 21 octobre, ne sont "rien face à l'océan de besoins". Alors que la communauté internationale craint une extension du conflit, les échanges de tirs continuent à la frontière israélo-libanaise, entre l'armée israélienne d'une part, et le Hezbollah et ses alliés incluant le Hamas, de l'autre.

Les violences se sont également multipliées en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où plus de 150 Palestiniens ont été tués par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le 7 octobre, d'après l'Autorité palestinienne.