EN DIRECT - L'armée israélienne annonce de nouvelles frappes ciblant le Hezbollah dans l'est du Liban

© Fadel ITANI / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédits photo : Fadel ITANI / AFP , modifié à
Israël a dit mener dans la nuit de vendredi à samedi de nouvelles frappes à Beyrouth visant des dépôts d'armes du Hezbollah, peu après un premier raid meurtrier qui a ciblé, selon l'armée, le "quartier général" du mouvement armé pro-iranien, dans une escalade qui suscite l'inquiétude internationale. Suivez notre direct.

L'armée israélienne a annoncé samedi matin de nouvelles frappes visant le Hebzollah dans l'est du Liban, après avoir intensément bombardé dans la nuit la banlieue sud de Beyrouth, fief du mouvement islamiste armé. L'armée "frappe actuellement des cibles (...) appartenant à l'organisation terroriste du Hezbollah dans la région de Békaa", dans l'est du Liban, a-t-elle indiqué dans un communiqué. L'armée a par ailleurs indiqué que des sirènes d'alerte ont retenti dans le nord d'Israël, où le Hezbollah a affirmé avoir tiré des roquettes.

Le Hezbollah annonce avoir bombardé le nord d'Israël

Le Hezbollah a annoncé samedi avoir tiré des roquettes sur le nord d'Israël, première attaque après les frappes intenses israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth pendant la nuit. Le mouvement pro-iranien a déclaré dans un communiqué avoir ciblé avec des roquettes Fadi-1 le kibboutz Kabri dans le nord d'Israël, en réponse aux attaques "barbares" d'Israël "sur les villes, villages et civils" au Liban.

Les hôpitaux de la banlieue sud de Beyrouth évacués

Les hôpitaux de la banlieue sud de Beyrouth vont être évacués, a indiqué samedi le ministère libanais de la Santé après une nuit de frappes israéliennes sans précédent contre ce fief du Hezbollah. Les patients de ces hôpitaux vont être évacués vers d'autres établissements "non touchés par l'agression israélienne". Ces derniers de leur côté sont appelés à "cesser de recevoir des cas non urgents jusqu'à la fin de la semaine prochaine", a ordonné le ministère de la Santé, qui n'a pas encore donné de bilan actualisé des victimes des frappes.

Les informations à retenir :

  • L'armée israélienne a dit mener dans la nuit de vendredi à samedi de nouvelles frappes dans la région de Beyrouth
  • Ces frappes visent des immeubles civils abritant, selon Tsahal, des dépôts d'armes, des fabriques de munitions et des centres de commandement du Hezbollah
  • Le chef du Hezbollah était visé par cette frappe, selon plusieurs télévisions israéliennes
  • Au moins six morts et 91 blessés dans cette frappe
  • Les hôpitaux de la banlieue sud de Beyrouth vont être évacués après les frappes israéliennes
  • Depuis lundi, ces bombardements ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils

Nouvelles frappes dans la région de Beyrouth visant des immeubles civils

Samedi à l'aube, la chaîne locale al-Manar, affiliée au Hezbollah, a rapporté "des raids sionistes successifs" ciblant au moins cinq quartiers de la banlieue sud. Des photographes de l'AFP ont vu des incendies déclenchés par les bombardements. Des centaines de familles entassées dans des voitures ont fui le secteur en catastrophe, à la suite d'un appel de l'armée israélienne à évacuer.

Des embouteillages se sont formés en pleine nuit dans les rues de la capitale, d'ordinaire désertes à cette heure et plongées dans l'obscurité faute de courant. Sur la place des Martyrs ou sur la corniche du bord de mer, hommes, femmes et enfants étaient assis à même le sol, l'air déboussolé. "Nous étions à la maison quand il y a eu cet appel à évacuer. Nous avons pris nos papiers d'identité, nos affaires et nous sommes sortis", a déclaré à l'AFP Radwan Msallam, un réfugié syrien. Ce père de six enfants a ajouté n'avoir "nulle part où aller", ne pouvant retourner dans son pays.

Sur Telegram, l'armée israélienne a dit mener dans la nuit de vendredi à samedi de nouvelles frappes dans la région de Beyrouth visant des immeubles civils abritant, selon elle, des dépôts d'armes, des fabriques de munitions et des centres de commandement du Hezbollah. Le mouvement islamiste a démenti des "allégations" d'Israël sur la présence de dépôts d'armes dans les immeubles d'habitation. Israël avait indiqué plus tôt avoir bombardé dans ce secteur le "quartier général" du Hezbollah.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, visé

Le chef du Hezbollah était visé par cette frappe, selon plusieurs télévisions israéliennes. Hassan Nasrallah "va bien", a toutefois assuré une source proche du mouvement sous le couvert de l'anonymat. "Nous sommes encore en train de vérifier les résultats de l'attaque contre le quartier général central du Hezbollah", a déclaré lors d'un point de presse vendredi soir le porte-parole de l'armée israélienne, le général Daniel Hagari. "Nous communiquerons dès que nous saurons. Nous savons que notre attaque a été très précise", a-t-il ajouté.

Le raid, d'une puissance inouïe, a eu lieu à 15H30 GMT dans un quartier densément peuplé. Il a fait au moins six morts et 91 blessés, selon le ministère libanais de la Santé. Selon une source proche du Hezbollah, six immeubles ont été totalement détruits, soulevés par d'énormes explosions qui ont provoqué d'épaisses colonnes de fumée et creusé de larges cratères, semant la panique parmi les habitants. "Oh mon Dieu, quelles frappes ! J'ai cru que l'immeuble allait s'écrouler sur moi (...) Je n'ai pas les mots pour décrire ce sentiment", s'est exclamée Abir Hammoud, une enseignante d'une quarantaine d'années.

L'armée israélienne affirme avoir tué le commandant d'une unité de missiles du Hezbollah

Hassan Nasrallah, 64 ans, apparaît rarement en public et son lieu de résidence est tenu secret. Il prononce toutefois régulièrement des discours retransmis en direct et reçoit souvent des visiteurs. Cet homme de religion fait l'objet d'un véritable culte de la personnalité au Liban, dont il est l'homme le plus puissant.

L'armée israélienne a en outre affirmé samedi sur Telegram avoir tué dans une autre attaque aérienne le commandant d'une unité de missiles du mouvement et son adjoint dans le sud du Liban. "D'autres commandants du Hezbollah et terroristes ont été éliminés en même temps qu'eux", a-t-elle ajouté. 

L'armée israélienne avait indiqué plus tôt dans la nuit que son aviation survolait les environs de l'aéroport de la capitale, pour empêcher l'Iran d'y faire atterrir des cargaisons d'armes destinées au Hezbollah. Elle a aussi dit mener des frappes contre des cibles du Hezbollah dans la région de Tyr (sud) et dans celle de la Bekaa (est), un autre fief du mouvement.

Ces opérations se poursuivront "jusqu'à ce que tous nos objectifs soient atteints", a affirmé Netanyahu

"Tant que le Hezbollah choisit la voie de la guerre, Israël n'a pas d'autre choix", avait affirmé à l'ONU le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Ces opérations se poursuivront "jusqu'à ce que tous nos objectifs soient atteints", a ajouté M. Netanyahu, douchant les espoirs d'une trêve proposée mercredi par la France et les États-Unis.

Depuis lundi, ces bombardements ont fait plus de 700 morts, en majorité des civils selon le ministère libanais de la Santé. En un an, le nombre de personnes tuées s'élève à plus de 1.500, un bilan plus lourd que celui des 33 jours de guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006. L'armée israélienne a également dit se préparer à une possible incursion terrestre, qui serait "aussi courte" que possible, a assuré vendredi un responsable israélien de la sécurité. 

>> À SAVOIR - L'armée israélienne a entrepris ses frappes après près d'un an d'échanges de tirs avec le Hezbollah, qui a ouvert un front contre Israël au début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent lancée le 7 octobre 2023 sur le sol israélien par son allié du Hamas. Le Hezbollah a juré de continuer ses attaques "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza". 

Israël, qui a ainsi déplacé le centre de gravité de la guerre de la bande de Gaza, au sud, affirme agir pour permettre le retour de dizaines de milliers d'habitants du nord qui ont fui les tirs du Hezbollah. À Gaza, "nous nous battrons jusqu'à obtenir une victoire, une victoire totale" si le Hamas ne dépose pas les armes et ne libère pas tous les otages, a aussi martelé M. Netanyahu à la tribune de l'ONU.

Le Hamas a accusé en retour le dirigeant israélien de poursuivre "cycle de crimes pour inclure (le) Liban". Il a aussi "condamné fermement" la frappe israélienne sur le QG du Hezbollah. 

>> À SAVOIR - Dans le petit territoire palestinien assiégé, Israël poursuit son offensive, lancée en riposte à l'attaque du Hamas qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens incluant les otages morts ou tués à Gaza. Sur 251 personnes enlevées, 97 sont toujours retenues à Gaza dont 33 sont déclarées mortes par l'armée. En représailles, Israël a juré de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son offensive y a fait jusqu'à présent 41.534 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU, provoquant un désastre humanitaire.