Ismaïl Haniyeh 3:39
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Europe 1 avec AFP / Crédits photo : SAID KHATIB / AFP , modifié à
Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué dans une frappe mercredi à Téhéran, a annoncé le mouvement islamiste palestinien en accusant Israël, pays contre lequel il est en guerre à Gaza depuis près de dix mois. Suivez notre direct.
L'ESSENTIEL

Le chef politique du Hamas Ismaïl Haniyeh a été tué dans une frappe à Téhéran, ont annoncé mercredi le mouvement islamiste palestinien, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza, et les Gardiens de la Révolution en Iran. "(Notre) frère, le dirigeant, le mujahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans une frappe sioniste contre son quartier général à Téhéran après sa participation à l'investiture du nouveau président" iranien Massoud Pezeshkian, a écrit dans un communiqué le Hamas.

Le chef du Hamas sera enterré vendredi à Doha, au lendemain de funérailles officielles dans la capitale iranienne, a annoncé le mouvement islamiste palestinien. La cérémonie funéraire "officielle et publique" se tiendra jeudi à Téhéran et la dépouille doit être transportée à Doha, où le "martyr" sera enterré vendredi en présence de représentants des factions palestiniennes ainsi que des dirigeants arabes et musulmans, a précisé le Hamas dans un communiqué.

Les informations à retenir : 

  • Le chef politique du Hamas Ismaïl Haniyeh annoncé mort après un "raid" attribué à Israël en Iran
  • Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné mercredi le "lâche assassinat" du chef politique du Hamas
  • "Un acte qui ne restera pas sans réponse" selon un responsable du bureau politique du Hamas, la branche armée du mouvement terroriste dit que l'"assassinat" de Haniyeh aura d'"énormes conséquences"
  • Les rebelles yéménites houthis condamnent un "crime terroriste"
  • La Russie dénonce "l'assassinat politique inacceptable" du chef du Hamas
  • L'Iran décrète trois jours de deuil après l'assassinat du chef du Hamas
  • Les Etats-Unis disent ne pas être "impliqués", selon le secrétaire d'État Antony Blinken

Les Etats-Unis pas "impliqués", selon Blinken

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré mercredi que les Etats-Unis n'étaient pas "impliqués" dans la mort du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué dans une frappe à Téhéran, et souligné l'"impératif" de parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. "Tout d'abord, nous n'étions pas au courant et nous ne sommes pas impliqués", a-t-il affirmé dans une interview à la chaîne Channel News Asia dont des extraits ont été fournis par son entourage aux journalistes l'accompagnant .

La réaction du chef de la diplomatie américaine traduit une certaine prudence de Washington qui cherche à faire baisser la température. Interrogé sur l'impact que cela pouvait avoir sur les négociations de cessez-le-feu, il a répondu : "Je ne peux pas vous dire ce que cela signifie. Je peux vous dire que l'impératif d'obtenir un cessez-le-feu, l'importance que cela revêt pour tout le monde, demeure".

Mahmoud Abbas condamne le "lâche assassinat" du chef politique du Hamas

Les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique iranienne ont annoncé pour leur part que "la résidence d'Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique de la résistance islamique du Hamas, a été touchée à Téhéran, et (...) lui et l'un de ses gardes du corps sont morts en martyrs", selon un communiqué sur leur site d'information Sepah.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné mercredi le "lâche assassinat" du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, à Téhéran, et appelé les Palestiniens à rester unis. "Le président de l'Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, a fermement condamné l'assassinat du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, qu'il considère comme un acte lâche et une grave escalade", a déclaré le bureau de Mahmoud Abbas dans un communiqué. Le mouvement islamiste Hamas a accusé Israël d'avoir "assassiné" son chef.

L'Iran a décrété mercredi trois jours de deuil national après l'assassinat du chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran lors d'une frappe imputée Israël. "La République islamique d'Iran a annoncé trois jours de deuil national à la suite du martyre d'Ismaïl Haniyeh", a déclaré le gouvernement iranien dans un communiqué.

"Un acte lâche, qui ne restera pas impuni"

Un responsable du bureau politique du Hamas a déclaré que "l'assassinat" d'Ismaïl Haniyeh était "un acte lâche, qui ne restera pas sans réponse". "L'assassinat du chef Ismaïl Haniyeh est un acte lâche qui ne restera pas sans réponse", a déclaré Moussa Abou Marzouk, membre du bureau politique du Hamas, dans un communiqué.

Un haut responsable des Houthis, qui contrôlent Sanaa et une bonne partie du nord du Yémen, a vu mercredi dans l'assassinat à Téhéran du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh "un crime terroriste odieux". "C'est un crime terroriste odieux et une violation flagrante des lois", a écrit sur X Mohammed Ali al-Houthi, membre du bureau politique d'Ansar Allah, le mouvement politique des rebelles.

La branche armée du Hamas dit que l'"assassinat" de Haniyeh aura d'"énormes conséquences"

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, ont indiqué mercredi que "l'assassinat" à Téhéran de leur chef politique, Ismaïl Haniyeh, aurait d'"énormes conséquences dans toute la région".

"Cet assassinat", imputé à Israël, "fait passer la guerre à un nouveau niveau et aura d'énormes conséquences pour toute la région", ont déclaré dans un communiqué les Brigades Ezzedine al-Qassam, dont les membres sont engagés dans des combats avec l'armée israélienne dans la bande de Gaza, où Israël est en guerre contre le Hamas depuis le 7 octobre.

La Russie dénonce "l'assassinat politique inacceptable" du chef du Hamas

La Russie a dénoncé mercredi l'"assassinat politique inacceptable" du chef politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaïl Haniyeh, tué dans une frappe à Téhéran. "C'est un assassinat politique tout à fait inacceptable, et cela va aboutir à une escalade ultérieure des tensions", a déclaré un vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, à l'agence de presse publique RIA Novosti. "Tout cela est très mauvais", a-t-il ajouté.

Pour sa part, Konstantin Kossatchev, vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), a déclaré s'attendre désormais à une "brusque escalade de la haine mutuelle dans le Proche-Orient". "Le temps le plus difficile des confrontations commence pour la région", a-t-il écrit sur Telegram, en estimant qu'"Israël en sera responsable".

Investiture de Massoud Pezeshkian

Ismaïl Haniyeh s'était rendu à Téhéran pour assister mardi à la prestation de serment du nouveau président iranien Massoud Pezeshkian devant le Parlement. L'Iran, allié du Hamas, ne reconnaît pas l'État israélien et a fait du soutien à la cause palestinienne un élément central de sa politique étrangère depuis la Révolution islamique de 1979.

>> À SAVOIR - La guerre dans la bande de Gaza a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.197 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée. 

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans le territoire palestinien, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 39.400 morts, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas, qui ne donne pas d'indications sur le nombre de civils et de combattants morts.

Lors de son discours d'investiture mardi, Massoud Pezeshkian, un réformateur, a dénoncé les "crimes" d'Israël dans le territoire palestinien, tandis que des Iraniens présents à la cérémonie scandaient "Mort à Israël ! Mort à l'Amérique !". "Ceux qui fournissent les armes qui tuent les enfants à Gaza ne peuvent pas donner des leçons d'humanité et de tolérance aux autres", a-t-il déclaré en faisant référence aux États-Unis.

"Le soutien à la cause de la nation palestinienne opprimée se poursuivra avec force, et aucun facteur ne pourra perturber notre volonté dans ce sens", avait déjà affirmé lundi Massoud Pezeshkian dans un communiqué.