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EN DIRECT - Cyclone à Mayotte : deux morts à Petite-Terre, la petite île à l'est de Mamoudzou

Europe 1 avec AFP . 6 min

Europe 1 Soir week-end

Pascale de La Tour du Pin

Le cyclone tropical intense Chido s'est abattu sur l'archipel ce samedi 14 décembre, avec des vents à 180 km/h pouvant atteindre 200 à 230 km/h. La préfecture a déclenché le plus haut niveau d'alerte cyclonique, appelant la population à se confiner. Deux personnes ont trouvé la mort à Petite-Terre, la petite île à l'est de Mamoudzou, alors que le ministre de l'Intérieur doit se rendre sur place lundi.

Maisons en tôle envolées, poteaux électriques à terre, arbres arrachés : le cyclone Chido s'est abattu samedi matin sur Mayotte, placé en alerte violette, où les habitants barricadés, coupés du monde, ont été touchés par des vents dévastateurs qui font craindre "le pire".

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L'œil du cyclone a balayé le nord de Mayotte tôt dans la matinée, et se trouvait vers 10h45 heure de Paris (12h45 locale) à l'ouest de l'archipel de l'océan Indien, selon les images satellites. Il se dirigeait vers les côtes du Mozambique sur le continent africain, laissant derrière lui une traîne de vents et de pluies encore intenses. Dans son dernier bulletin de 7 heures, heure de Paris (9 heures, heure locale), Météo France décrivait déjà des vents à 180 km/h pouvant atteindre 200 à 230 km/h.

Les principales informations à retenir : 

  • Deux personnes sont mortes sur le secteur de Petite-Terre
  • L'archipel a déclenché l'alerte violette à partir de 7h locales, qui implique un confinement strict
  • "La situation est catastrophique", déplore le président de l'association des maires
  • L'alerte violette levée, l'archipel placée en alerte rouge
  • Du renfort attendu à Mayotte ce dimanche
  • François Bayrou participe à une réunion de crise samedi soir
  • Le gouvernement craint que le bilan humain "soit lourd"

Retailleau sur place dès lundi

Le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau arrivera à Mayotte dans la journée de lundi, a indiqué son entourage à l'AFP samedi au sortir d'une réunion de crise sur le passage du cyclone Chido qui a dévasté l'île. Ce cyclone tropical intense, avec des vents de plus de 200 km/h, a fait au moins deux morts et des dégâts énormes dans le département le plus pauvre de France, situé dans l'océan Indien.

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Retailleau craint que le bilan humain "soit lourd"

Le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau a dit craindre que le bilan humain du passage du cyclone Chido samedi à Mayotte "soit lourd", tout en se refusant à avancer des chiffres à ce stade.

"Pour faire un bilan, (on) doit être en mesure d'aller sur le terrain, d'inspecter les gravats, l'habitat précaire qui a été complètement détruit", a estimé le ministre à la sortie d'une réunion interministérielle de crise. "Il faudra sans doute des jours" pour "affiner" le bilan humain, mais "nous craignons qu'il soit lourd", a ajouté Bruno Retailleau, évoquant une "situation dramatique".

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Bayrou participe à une réunion interministérielle de crise ce samedi soir

Le Premier ministre François Bayrou participe samedi soir à une réunion interministérielle de crise qu'il a convoquée avec le ministre de l'Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau, sur la situation à Mayotte dévastée par le cyclone tropical Chido, a indiqué Matignon. "Face à la gravité de la situation à Mayotte, le Premier ministre a décidé, en lien avec le ministre de l'Interieur, la convocation du centre interministériel de crise qui se tiendra ce soir à 19 heures", a souligné Matignon.

"Gros dégâts" à l'aéroport

L'aéroport international de Mayotte a subi de "gros dégâts", en particulier sa tour de contrôle, lors du passage du cyclone tropical Chido, a annoncé samedi le ministre démissionnaire chargé des Transports. "Les infrastructures sont très impactées. Un état des routes va débuter. L'aéroport (Marcel-Henry, NDLR) a subi de gros dégâts, notamment la tour de contrôle", a affirmé François Durovray dans un message sur son compte X.

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Sur une des photos accompagnant ce message, on voit ce qui semble être l'intérieur d'une tour de contrôle, dont les vitres ont été soufflées et sont tombées sur un pupitre d'aiguilleur du ciel.

Deux morts à Petite-Terre, la petite île à l'est de Mamoudzou

Deux personnes sont mortes samedi à Mayotte sur le secteur de Petite-Terre, l'île de l'archipel de l'océan Indien située à l'est de Mamoudzou, lors du passage du cyclone Chido, a appris samedi l'AFP de source sécuritaire. Ce cyclone tropical intense, avec des vents de plus de 220 km/h, est "le plus violent et le plus destructeur" que le territoire ait connu depuis 90 ans, selon le préfet du département le plus pauvre de France, François-Xavier Bieuville.

Le ministère de l'Intérieur annonce évaluer les dégâts

Les autorités évaluent "les dégâts sur les infrastructures critiques", tels que l'hôpital, l'aéroport ou la préfecture, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué, ajoutant prendre " des dispositions d'ordre public pour prévenir les pillages". À ce stade, "aucun bilan humain ou matériel ne peut être établi" à cause de l'alerte rouge déclenchée à Mayotte et du confinement de la population. 

140 militaires et pompiers déployés à Mayotte dimanche

Alors que l'île de Mayotte est balayée par le cyclone tropicale le plus violent jamais enregistré depuis 1934, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a exprimé sn soutien à la population mahoraise, rappelant que les "services de l’État et de secours locaux sont totalement mobilisés". En plus des 110 militaires de la sécurité civile et sapeurs-pompiers qui ont été envoyés sur place, "un deuxième envoi se fera demain avec 140 personnels supplémentaires", annonce-t-il sur X. 

L'alerte violette levée

"Notre île est en ce moment même touchée par le cyclone le plus violent et destructeur que nous ayons connu depuis 1934", a déclaré le préfet de Mayotte sur Facebook, avant d'annoncer la levée de l'alerte violette, "pour que les secours puissent porter assistance à ceux qui en ont le plus besoin". Car le cyclone n'est pas terminé. L'archipel est ainsi placée en alerte rouge. 

"La situation est catastrophique"

"La situation est catastrophique" à Mayotte après le passage du cyclone Chido sur l'archipel de l'océan Indien samedi matin, a déploré auprès de l'AFP le président de l'association des maires de ce département français d'outre-mer, Madi Madi Souf.

"On ne sait pas s'il y a des victimes, mais vu les dégâts c'est probable", a ajouté cet élu, joint par téléphone alors qu'il se trouvait en métropole. L'archipel, placé en alerte cyclonique violette, le plus haut niveau, a subi des vents de plus de 220 km/h, selon Météo-France.

Effondrement d'habitations en tôle

Beaucoup habitent dans des habitations "non solides", soit 100.000 personnes sur une population totale estimée à 320.000 habitants dans l'archipel. Le préfet a donc conseillé de rejoindre l'un des 71 centres d'hébergement "ouverts à tous" dans des établissements scolaires et des gymnases. "On découvre que même les gens qui habitent dans des habitations en dur sont concernés et ne sont pas épargnés", a raconté sur BFMTV, Ahmed Allaoui Abdoul Karim, président du Syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels de Mayotte.

Malgré la mise à disposition d'abris par les autorités, plusieurs personnes n'ont pas pu se protéger à temps. "Des cases en tôle se sont effondrées", relate sur X La 1ère. Dans une vidéo, on peut distinguer des personnes fouillant les décombres de cases en tôle effondrées par la force des vents.

Mayotte plongée dans le noir

"Des milliers de foyers sont privés d'électricité. Même les secours sont confinés, il n'y a pas de réseau, on n'arrive pas à entrer en contact avec les gens qui sont sur l'île. On craint de découvrir une catastrophe", a témoigné sur BFMTV le président du syndicat national des sapeurs pompiers professionnels de Mayotte, Abdoul Karim Ahmed Allaoui. Réfugié dans sa baignoire, Pierre, un habitant de Mamoudzou, à fait part à l'AFP d'une situation "atroce".

Depuis l'Hôtel de ville de Ouangani, le maire Youssouf Ambdi a dit craindre "le pire". "Ca claque de partout : on ne peut pas sortir mais ce qu'il y a en face de nous, c'est impressionnant. C'est sur qu'il va y avoir des dégâts matériels. Prions pour qu'il n'y ait pas de victimes", a-t-il témoigné auprès de l'AFP.

Ibrahim Mcolo, un habitant de Chiconi dans l'ouest de Grande-Terre, est allé se réfugier dans la maison en béton de sa famille à Kangani, dans le nord de l'île. "Je vois toutes les tôles des voisins s'envoler, des câbles arrachés, le bananier du voisin à terre. Il n'y a plus d'électricité. Même dans notre maison qui est bien protégée, l'eau rentre. Je la sens trembler".

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