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EN DIRECT - Trêve à Gaza : deux bus de détenus palestiniens libérés arrivent à Ramallah

Europe 1 avec AFP - Mis à jour le . 5 min
Ce jeudi commence la troisième échange d'otages israéliens contre des prisonniers dans le cadre de la trêve à Gaza.
Ce jeudi commence la troisième échange d'otages israéliens contre des prisonniers dans le cadre de la trêve à Gaza. AFP / © Khalil Ramzi Alkahlut / ANADOLU / Anadolu via AFP

Ce jeudi commence le troisième échange d'otages israéliens contre des prisonniers palestiniens entre Israël et le Hamas dans le cadre de la trêve à Gaza devant mettre fin à 15 mois de guerre. La soldate israélienne Agam Berger a été remise à la Croix-Rouge, tandis que Benjamin Netanyahu ordonne de "retarder" la libération des prisonniers. Suivez notre direct.

Trois otages israéliens et cinq Thaïlandais ont été libérés jeudi après bientôt 16 mois de captivité à Gaza, mais les scènes de chaos qui ont accompagné ces libérations ont poussé Israël à différer celle de prisonniers palestiniens prévue par l'accord de trêve.

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Orchestrée par le Hamas et par son allié du Djihad islamique, la libération de deux des otages israéliens à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, s'est déroulée au milieu d'une foule bruyante et survoltée, sous un important déploiement de combattants en armes des deux mouvements islamistes palestiniens.

Ce qu'il faut retenir : 

  • Sept otages ont été libérés ce jeudi par le Hamas et ont été pris en charge
  • La soldate israélienne Agam Berger remise à la Croix-Rouge
  • Une quinzaine d'otages au total ont retrouvé la liberté depuis le début de la trêve entre le Hamas et Israël
  • Benjamin Netanyahu ordonne de "retarder" la libération des détenus palestiniens prévue jeudi

Le Hamas confirme la mort l'an dernier du chef de sa branche armée, Mohammed Deif

Le Hamas a confirmé la mort l'an dernier du chef de sa branche armée, Mohammed Deif. Ce dernier était visé par un mandat d'arrêt émis par la Cour pénale internationale, au même titre que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense, Yoav Gallant.

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Deux bus de détenus palestiniens libérés par Israël arrivent à Ramallah sous les ovations

Deux bus de détenus palestiniens libérés par Israël contre la libération d'otages à Gaza sont arrivés à Ramallah sous les ovations de centaines de personnes, ont constaté des journalistes de l'AFP dans cette ville de Cisjordanie occupée.

Les autorités pénitentiaires israéliennes ont confirmé de leur côté avoir libéré "110 terroristes" à l'occasion de ce troisième échange de prisonniers dans le cadre de la trêve entre Israël et le Hamas. La plupart ont été transférés à Ramallah, d'autres à Jérusalem-Est, secteur de la Ville sainte annexé par Israël, et d'autres encore vers la bande de Gaza.

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Netanyahu ordonne de "retarder" la libération des détenus palestiniens prévue jeudi

Le gouvernement israélien a annoncé jeudi après-midi avoir ordonné de "retarder" la libération des 110 détenus palestiniens prévue dans la journée en échange de celle de trois Israéliens, qui étaient retenus en otages dans la bande de Gaza.

"Le Premier ministre Benjamin Netanyahu [...] a ordonné de retarder la libération des terroristes prévue pour aujourd'hui, jusqu'à ce que la libération de nos otages soit garantie en toute sécurité lors des prochaines étapes", indique un communiqué du bureau de Benjamin Netanyahu après le chaos ayant présidé plus tôt à la libération d'une otage israélienne, Arbel Yehud, à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

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"Je vois avec effroi les scènes choquantes de la libération de nos otages. C'est une preuve supplémentaire de la cruauté inimaginable de l'organisation terroriste Hamas", a déclaré le Premier ministre, qui avait promis d'anéantir le mouvement, au pouvoir à Gaza depuis 2007, après l'attaque du 7 octobre 2023.

Libération de la soldate israélienne Agam Berger

Soigneusement mise en scène, la première libération, celle d'Agam Berger, une soldate de 20 ans capturée le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas contre Israël, alors qu'elle faisait son service militaire près de la bande de Gaza, s'est déroulée beaucoup plus calmement. Après 482 jours de captivité, la jeune femme a été libérée par le Hamas à Jabalia, dans le nord du territoire, et remise au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) avant de regagner Israël.

Trois heures plus tard, Arbel Yehud, une civile de 29 ans, et un agriculteur de 80 ans, Gadi Moses, tous deux Germano-Israéliens pris en otage au kibboutz Nir Oz, dans le sud d'Israël, ont à leur tour été libérés à Khan Younès par des hommes armés et cagoulés du Djihad islamique et du Hamas. Cinq otages thaïlandais ont également été libérés, hors du cadre de l'accord de trêve.

A Khan Younès, une ville dévastée par des mois de combats, des centaines de personnes s'étaient rassemblées pour assister à ces libérations organisées à proximité de la maison détruite de Yahya Sinouar, l'ex-chef du Hamas tué par l'armée israélienne. Un photographe de l'AFP a capté le regard effrayé d'Arbel Yehud, escortée pendant de longues minutes dans la foule par une escouade de combattants masqués.

L'otage israélienne exhibée sur un podium

Les trois otages israéliens devaient être échangés dans la foulée contre 110 Palestiniens, avant que Benjamin Netanyahu n'ordonne de retarder la libération des prisonniers palestiniens. Dans les ruines du camp de réfugiés de Jabalia, les membres armés du Hamas, bandeau vert autour du crâne, avaient auparavant mis en scène la libération d'Agam Berger. Exhibée sur un podium, le visage fermé, la jeune femme a été contrainte de saluer la foule, après avoir reçu un "cadeau" de ses geôliers et un cadre doré portant le "certificat" de sa libération.

Un drapeau palestinien long de plusieurs mètres était déroulé sur le squelette d'un immeuble de cinq étages dont il ne reste rien de la façade. Au même moment, à Tel-Aviv, des manifestants portant des portraits des trois otages étaient rassemblés sur la "Place des otages" pour célébrer ces libérations, hurlant, pleurant et s'embrassant.

La famille d'Agam Berger, comme celle de Gadi Moses, a remercié jeudi "le peuple d'Israël" pour son soutien. Israël avait annoncé mercredi que de nouvelles libérations d'otages, celles de trois hommes, tous en vie, étaient prévues samedi. Sept Israéliennes avaient déjà été libérées, contre 290 Palestiniens, les 19 et 25 janvier.

L'accord de cessez-le-feu prévoit, durant une première phase de six semaines, la libération de 33 otages en échange d'environ 1.900 Palestiniens, mais les autorités israéliennes ont prévenu que ce premier groupe comprenait huit otages morts.

Des centaines de milliers de Palestiniens de retour dans le nord de la bande de Gaza

Le cessez-le-feu a permis un afflux de l'aide internationale dans le territoire en ruines, assiégé par Israël. Alors que la quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants du territoire ont été déplacés par la guerre, des centaines de milliers d'entre eux sont rentrés depuis lundi dans le nord. Dans le camp de Jabalia, une Palestinienne, Oumm Mouhammad Ahmad, se réjouissait de voir "la résistance" toujours présente et saluait un "accord honorable". "Malgré les destructions, nous reconstruirons (...) et grâce à la résistance nous libèrerons tous ceux qui restent en prison".

Durant cette première phase de la trêve doivent être discutées les modalités de la deuxième phase, visant à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre. La dernière étape portera sur la reconstruction de Gaza et la restitution des corps des derniers otages morts.

Le conflit en chiffres

La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 79 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont au moins 34 sont mortes selon l'armée israélienne. L'offensive lancée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait au moins 47.317 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

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