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William Molinié (envoyé spécial en Estonie), édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à
Alors que la guerre en Ukraine inquiète de plus en plus l'Estonie, un grand nombre de soldats de pays de l'OTAN bravent le froid estonien pour mener un exercice d'envergure dans ce pays balte, dont 185 Français. Europe 1 a accompagné ces militaires sur l'île de Saaremaa, sous les -10 degrés.
REPORTAGE

L’armée française entraîne les forces armées estoniennes à défendre leur territoire. Ce pays balte, membre de l’OTAN, est très inquiet pour sa sécurité depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Depuis hier, 185 Français, 90 Britanniques et 300 membres de la ligue de défense de l’Estonie y mènent un exercice d’envergure dans des conditions extrêmes, accompagnés par le froid, la neige et le vent. L’occasion aussi pour les militaires français de s’entraîner dans un milieu glacial, proche de celui du Donbass en Ukraine. Europe 1 a suivi des militaires du 13e bataillon de chasseurs-alpins.

Un froid humide et glacial

Il est 15 heures, et la nuit tombe sur l’île de Saaremaa. La température approche les -10 degrés. Sous ce froid glacial, la première classe Samuel fait chauffer de l’eau pour un repas chaud. "Là, c'est des nouilles orientales", décrit-il. "Dès qu'on peut on fait un café, des nouilles chaudes…"

Si les chasseurs-alpins sont habitués au froid, celui-ci est particulier, comme l’explique le chef de section Maxime. "Alors la sensation qu'on a, c'est que c'est un peu plus humide, comme on est vraiment bas et que c'est beaucoup de marécages partout. Un froid humide va être beaucoup plus efficace, on l'a vu ce matin : dès que le vent s'est levé en bord de mer, on a tout de suite senti la différence."

Un terrain complètement inconnu

Ces Français savent crapahuter, construire des igloos, tenir des cols, mais en Estonie, le relief est inexistant. Pas le choix : ils doivent adapter leurs techniques de combat. "On fait tout à la carte, et on s'adapte en fonction des cartes assez précises que l'on a, parce que tous les découverts sont vraiment plutôt bien marqués, la plupart des pistes sont vraiment bien réalistes." Les chasseurs-alpins sont aussi bien équipés pour faire face aux conditions estoniennes. "Il y a une partie des drones qui peuvent nous être utile, on a eu tout à l'heure des visuels sur un drone qui nous éclairait en avant des découvertes."

Au-delà de la technologie, les Estoniens ont aussi prêté d'autres équipements aux Français pour cet exercice spécial, comme des tentes de 12 places avec un poêle au milieu. De quoi faire monter la température pendant la nuit autour des 10 degrés.