Après les manifestations contre la vie chère et le pouvoir en place, les troubles sont retombés en Iran, bien que le gouvernement n'a pas apporté de réponse claire aux protestataires. Des préoccupations sociales qui concernent la classe ouvrière et la classe moyenne, mais qui ne semblent pas atteindre la jeunesse dorée iranienne, qui "vit dans un autre monde", selon un sentiment partagé par les jeunes qui en sont exclus.
Teinture, voile retiré et soirées alcoolisées. Sous les néons flashy du quartier chic de Fereshteh, Téhéran offre un tout autre visage de l'Iran. Ici, la loi islamique ne semble pas s'appliquer comme ailleurs. Les jeunes femmes, teintes en blondes, retirent leur voile à peine poussée la porte d'un centre commercial. Direction le bar, où il n'y a pas d'alcool en vente. Mais Irénée se débrouille autrement. "Toutes les semaines, on organise des soirées privées avec mes amies. Parfois avec des garçons, parfois non. On danse, on boit, mais ça ne ressemble pas aux grosses soirées en boîte", confie la jeune femme. Des soirées avec parfois plus de 50 invités dont les photos sont ensuite postées sur Instagram.
Un luxe exhibé dans les rues. Chaque soir, à la nuit tombée, la rue principale de Fereshteh se congestionne subitement, des 4x4 de luxe tournent en rond. Un ballet qui s'apparente en réalité à une parade amoureuse. "Les jeunes sortent leurs voitures dans les rues bondées pour séduire les filles. Ils ont quelque chose à montrer alors ils le font", explique Hassan. "Ils vivent dans un autre monde. Ce n'est pas leur argent mais celui de leurs parents", commente le jeune homme. Une fortune bâtie en quelques années et qui, en période de difficultés, nourrit la frustration et le sentiment de corruption.