L'Italie serre la vis. Le gouvernement a annoncé vendredi soir un confinement pour les fêtes de fin d'année du 21 décembre au 6 janvier. Pendant cette période, il sera interdit de voyager d'une région à l'autre, sauf pour motif de santé ou professionnel. Tous les bars et restaurants devront rester fermés. Une décision que Jildaz Mahé, patron du Carré français, établissement de cuisine française à Rome, a appris avec "sidération". "On espérait que les problèmes économiques étaient derrière nous et ils reviennent en boomerang, par surprise", regrette-il dimanche au micro d'Europe 1.
Sur place, les restaurateurs sont "moroses", raconte-il. "Dans notre secteur, ces 15 jours sont cruciaux pour l'activité. Le fait de fermer sans y être préparé, cumulé avec l'incompréhension sur les raisons, ça fait que ce matin, l'ambiance est à la catastrophe."
10 milliards d'euros de perte pour le secteur
"Reconfiner tout le pays est une décision douloureuse, mais nécessaire", a justifié le président du Conseil italien, Giuseppe Conte. Ce dernier craint en effet une flambée des contaminations durant les fêtes de fin d'année. "Je fais confiance à ceux qui gouvernent, je les respecte. Mais je suis aussi rationnel : dans la région de Rome, les cas n'augmentent pas", souligne le restaurateur.
L'ESSENTIEL CORONAVIRUS
> Vaccins contre le Covid-19 : que sait-on vraiment de leurs effets secondaires ?
> Que sait-on des "Covid longs", ces patients qui vivent l'enfer ?
> Ces trois facettes du coronavirus dont vous n’avez peut-être pas entendu parler
> Quand est-on cas contact ? Et autres questions que l'on se pose tous les jours
> Coronavirus : les 5 erreurs à ne pas commettre avec votre masque
Sur les 10.000 établissements que compte la capitale italienne, près de 3.000 n'ont pas rouvert après la première vague, ayant mis la clef sous la porte ou attendant des jours meilleurs pour reprendre le travail. D'après le restaurateur, l'impact économique de ces deux semaines supplémentaires de fermeture s'élèverait à 10 milliards d'euros de pertes pour le secteur. Pour compenser, le gouvernement a promis une enveloppe de 645 millions d'euros. "Un vingtième, à peu près", soupire Jildaz Mahé, qui ajoute : "Cette mesure aura un impact dont j’ai encore du mal à mesurer l'ampleur."