En Syrie, un Noël célébré par une communauté chrétienne inquiète
Depuis la chute de Bachar al-Assad et l'arrivée au pouvoir des rebelles islamistes de HTS, les craintes pour les minorités religieuses sont vives, malgré les signes d'ouverture affichés. Mais, en dépit de ces inquiétudes, Noël est bel et bien célébré dans le pays.
Pour cette journée de Noël, le pape aura sans doute le pape aura sans doute un mot pour les victimes des conflits au Proche et au Moyen-Orient, région meurtrie où le nombre de chrétiens se réduit inexorablement depuis le début du XXIᵉ siècle, sous la pression des guerres et des pouvoirs tyranniques en Syrie.
Depuis la chute de Bachar al-Assad et l'arrivée au pouvoir des rebelles islamistes de HTS, les craintes pour les minorités religieuses sont vives, malgré les signes d'ouverture affichés. Mais, en dépit de ces inquiétudes, Noël est bel et bien célébré dans le pays.
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Un berceau de la chrétienté
En ce 25 décembre, les cloches résonnent à Damas. Pas question de renoncer aux festivités. "Vous avez, dans le nord de la Syrie ce qu'on appelle les premières villes chrétiennes. Donc, c'est une très vieille terre de chrétienté. Le clergé chrétien a mis un point d'honneur à ouvrir les églises, à faire sonner les cloches, à mettre les sapins dehors", explique Vincent Gelot, responsable des projets de l'Association de L'œuvre d'Orient en Syrie.
"Normalement, parce qu'ils l'ont toujours fait, qu'ils ont le droit de le faire. Les différentes vidéos que mes amis m'envoient de Damas, d'Alep, le montrent", décrit-il. Le nouveau régime a en effet garanti aux chrétiens de les laisser vivre leur foi librement et en sécurité. Mais l'inquiétude règne de voir naître prochainement un califat islamique régi par la charia.
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Des actes contre les chrétiens qui se sont "multipliés"
"Ces derniers jours, malgré les signaux positifs qui ont pu être envoyés depuis la chute du régime et le début de l'offensive, il y a eu plusieurs actes isolés qui se sont multipliés, en particulier des sapins de Noël qui ont été brûlés et des femmes chrétiennes à qui certains miliciens ont demandé de mettre le voile. Certains hommes à qui on a demandé de retirer ou de cacher les croix. C'est ce type d'actes qui fait craindre aux chrétiens la suite", développe Vincent Gelot.
En 2011, deux millions de chrétiens peuplaient la Syrie, soit 8 % de la population. Ils seraient aujourd'hui quatre fois moins. Nombre d'entre eux étant partis à l'étranger.