La situation est de plus en plus tendue en Turquie. Le président Erdogan a annoncé trois mois d'état d'urgence, après la tentative de coup d'état manqué le week-end dernier. On ne sait pas encore si cela va se traduire par des couvre-feux, des interdictions de manifester ou de circuler, mais les purges ont déjà commencé : 55.000 militaires, fonctionnaires, enseignants ont déjà été arrêtés ou suspendus. La presse aussi est réprimée. Emré Démir est rédacteur en chef de Zaman, un journal d'opposition interdit en Turquie. Il est réfugié en France et témoigne, jeudi matin sur Europe 1, de la peur qui règne dans son pays.
Une hystérie collective. "Le climat ici est terrible", confie-t-il. "Depuis le 15 juillet, on assiste vraiment à une hystérie collective". Au moins 290 personnes ont été tuées pendant la tentative de coup d'Etat menée par un groupe de militaires en Turquie dans la nuit de vendredi à samedi. Le journaliste décrit "des foules dans les rues", et "de plus en plus de forces militaires" qui s'en prennent à "telle ou telle association, tel ou tel quartier, des minorités ethniques ou religieuses". "Il peut y avoir des assassinats politiques", déplore Emré Démir. "C'est impressionnant quand même dans l'histoire politique de la Turquie", conclut-il.
Mardi, le Haut-conseil turc de la radio et de la télévision (RTÜK) a annoncé avoir retiré leur licence aux chaînes de télévision et de radio proches du prédicateur Fethullah Gülen, accusé par Ankara d'être derrière la tentative de putsch.