Visite inattendue, vendredi, à Paris. Celle de Mike Pompeo, secrétaire d'État américain de Donald Trump, à l'occasion de ce qui ressemble à une tournée de la dernière chance entamée en France pour se poursuivre dans la plupart des capitales d’Europe et du Moyen-Orient. Dans ces pays, pourtant, tous les chefs d’États et de gouvernement ont reconnu la victoire électorale de Joe Biden.
La rencontre avec Mike Pompeo correspond à un usage diplomatique et à la nécessité d'un dialogue sur des dossiers comme le terrorisme ou le conflit du Haut Karabakh, alors que l'administration Trump est toujours en charge à Washington, fait valoir l'Élysée, qui précise que les contacts avec l'équipe du président élu sont déjà "établis et opérationnels". Le secrétaire d'État doit rencontrer également son homologue français, Jean-Yves Le Drian. Après la France, Mike Pompeo doit se rendre en Turquie, en Géorgie, en Israël et dans trois pays alliés du Golfe : Arabie saoudite, Émirats arabes unis et Qatar.
Dans le déni
Mais l'objectif du chef de la diplomatie américaine est aussi de rappeler aux alliés de l’Amérique que le résultat définitif de l’élection présidentielle n’est pas encore connu - ou en tous cas pas reconnu par la Maison Blanche -, et que Donald Trump est donc encore officiellement président des États-Unis jusqu’au 20 janvier. Voire qu’il pourrait l’être encore quatre ans.
En effet, Mike Pompeo fait partie du dernier carré de la garde trumpienne, qui refuse d’admettre sa défaite dans les urnes. Il l'a d'ailleurs rappelé mercredi, dénonçant des fraudes massives, sans la moindre preuve. Ce dernier a également déclaré n'envisager qu'une seule transition possible : celle qui mènera son président à un second mandat.
Joe Biden, déjà en contact avec les principaux dirigeants de la planète
Les rencontres s'annoncent donc tendues. À Paris, Emmanuel Macron a appelé Joe Biden mardi pour le saluer personnellement pour sa victoire. Mais surtout, en Turquie et en Israël, des partenaires aussi proches de Donald Trump que Recep Tayyip Erdogan et Benyamin Netanyahou, ont eux aussi acté sa défaite.
Pendant ce temps, Joe Biden poursuit l’organisation de la transition comme si de rien n’était. Il vient de nommer son futur chef de cabinet, le poste le plus important de l'administration américaine puisque celui-ci le secondera à la Maison-Blanche. Il a également mis sur pied une cellule sanitaire afin de coordonner la lutte contre l’épidémie de Covid-19 qui sera sa priorité absolue dès le premier jour de son mandat, a-t-il dit.
Enfin, sur le plan international, Joe Biden a déjà pris contact avec les principaux dirigeants de la planète avec un message simple : l’Amérique est bel et bien de retour sur la scène diplomatique, et surtout dans les instances multilatérales.