Le parquet de Nanterre a ouvert une enquête préliminaire sur les conditions financières dans lesquelles a été organisé le mariage de Carlos Ghosn au château de Versailles en octobre 2016, a appris l'AFP lundi de source judiciaire. L'ancien patron de Renault avait obtenu la location du château de Versailles et du Grand Trianon pour l'organisation de son mariage, une prestation évaluée à 50.000 euros, en contrepartie d'une convention de mécénat signée entre l'établissement public et la marque au losange.
Une "contrepartie" de 50.000 euros. L'enquête, confiée à l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff), fait suite à un signalement à la justice de Renault début février. "Il a été identifié qu'une contrepartie d'une valeur de 50.000 euros, dans le cadre d'une convention de mécénat signée avec le Château de Versailles, a été affectée au bénéfice personnel de Carlos Ghosn", avait alors annoncé le constructeur automobile, demandant que "des vérifications supplémentaires soient menées". Le château avait confirmé l'information, indiquant que Renault avait "demandé la mise à disposition de la galerie des Cotelle et du péristyle du Grand Trianon pour l'organisation d'un dîner le 8 octobre 2016".
Investigations internes après son arrestation. La convention de mécénat signée entre les deux partenaires en juin 2016, d'un montant de 2,3 millions d'euros, autorisait Renault à recevoir une contrepartie à hauteur de 25% de son mécénat, soit dans le cas présent, 575.000 euros. Le constructeur automobile a réalisé cette découverte dans le cadre d'investigations lancées en interne en novembre, peu après l'arrestation de son ancien patron au Japon. L'entourage de Carlos Ghosn avait de son côté assuré, sitôt le signalement fait, que l'ancien patron de Renault avait "réglé tous les frais de son mariage", reconnaissant cependant que "la salle de Versailles a été mise à sa disposition sans facturation".
Interpellé à Tokyo le 19 novembre pour des soupçons de malversations financières, l'ancien patron emblématique de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a passé plus de 100 jours en prison. Il est soupçonné d'abus de confiance et de minoration de revenus dans les déclarations aux autorités boursières de 2010 à 2018 et est assigné à résidence depuis le 6 mars.