Au 238e jour de la guerre en Ukraine, la Russie s'apprête à évacuer la population de Kherson, où ses troupes sont confrontées à une situation particulièrement "tendue" face à la contre-offensive de Kiev. Kiev, justement, s'inquiète d'une situation critique dans tout le pays et déplore la destruction de 30% des centrales électriques du pays.
De son côté, l'Otan continue de renforcer sa présence militaire sur le flanc Est avec notamment l'envoi par la France de moyens militaires en Roumanie pour renforcer sa posture de dissuasion. Paris envoie sa pièce maîtresse de l'armée de Terre, le char Leclerc. Une douzaine d’engins chenillés et une vingtaine de blindés partent ou sont sur le point de partir pour Cincu, au centre de la Roumanie. Europe 1 s'est rendue sur la base militaire de Mourmelon dans la Marne où la manœuvre logistique se prépare.
Le char Leclerc, "une démonstration de puissance"
Les 55 tonnes d'acier et de blindage sont manipulées avec dextérité. Le char Leclerc se positionne au centimètre près sur les cales du porte-char. Dernier passage en revue et derniers réglages avant le grand départ, vendredi. "Le maître mot : sécurité, sécurité, sécurité !" Déployer ce canon de 120 mm, fleuron de la cavalerie française aux portes de la guerre en Ukraine, n'est pas anodin. "Objectivement, un char Leclerc, c'est une démonstration de puissance. Pour faire des déplacements rapides au Sahel, par exemple, ce sont plutôt d'autres types de véhicules qu'on va utiliser. Là, en l'occurrence, l'envoi du char lourd est pleinement justifié", assure le général de division François Gogenheim.
>> LIRE AUSSI - Otan : la France renforce sa présence militaire sur le flanc Est avec chars et blindés
Le premier convoi arrivera dans six à sept jours
Le premier convoi de véhicules blindés de combat d'infanterie s'élance dans la plaine champenoise. Dans six à sept jours, il arrivera au pied des Carpates, à 2.500 kilomètres à l'est, non sans émotion pour le brigadier Sevda, pilote de porte-engin. "C'est vrai que traverser trois pays, c'est quand même quelque chose, après il faut faire attention et normalement ça va bien se passer", affirme-t-elle. Cette manœuvre logistique se prépare dans l'ombre depuis plusieurs semaines maintenant. Quatre convois sont prévus, soit 150 véhicules, autant de conteneurs qui tiennent sur l'équivalent de trois à quatre terrains de football. Certains emprunteront des trains militaires qui pourront faire jusqu'à 500 mètres de long.