Le président turc Recep Tayyip Erdogan a indiqué mardi avoir appelé le footballeur germano-turc Mesut Özil pour saluer sa décision de claquer avec fracas la porte de la sélection de football allemande lundi après plusieurs semaines de polémiques.
"Je soutiens les déclarations de Mesut Özil." "Je me suis entretenu hier (lundi) soir avec lui. Ils n'arrivent pas à digérer le fait qu'il a posé pour une photo avec moi. Je soutiens les déclarations de Mesut Özil", a déclaré Erdogan après une réunion parlementaire à Ankara, cité par le quotidien Hürriyet.
"L'approche raciste envers un jeune homme qui a autant mouillé le maillot pour le succès de l'équipe nationale allemande est tout simplement inacceptable", a dit Erdogan, cité par la télévision étatique TRT. Mesut Özil, un Allemand d'origine turque, a provoqué un séisme dimanche en annonçant son retrait de la "Mannschaft" tout en accusant de racisme certains responsables et commentateurs allemands.
"Je suis allemand quand nous gagnons, immigré quand nous perdons." Le milieu de terrain allemand, qui évolue dans le club britannique d'Arsenal, est au coeur d'une vive polémique depuis la parution en mai d'une photo sur laquelle il s'affiche avec Recep Tayyip Erdogan. Mesut Özil, qui a notamment remporté la Coupe du monde avec l'Allemagne en 2014, n'a pas mâché ses mots à l'encontre du président de la Fédération allemande de football (DFB), Reinhard Grindel, un ancien député conservateur et pourfendeur pendant sa carrière politique du multiculturalisme.
"Aux yeux de Grindel et de ses soutiens, je suis allemand quand nous gagnons, mais je suis un immigré quand nous perdons", a affirmé dimanche le joueur de 29 ans aux 23 buts en 92 sélections dans une longue lettre diffusée en trois parties sur les réseaux sociaux. La DFB a rejeté en bloc lundi les accusations de racisme.
Özil soutenu par le gouvernement turc. Après la décision de Mesut Özil, le gouvernement turc avait exprimé son soutien au natif de Gelsenkirchen, dans le nord-ouest de l'Allemagne, le ministre turc de la Justice, Abdulhamit Gul, louant sur Twitter le "but" du meneur de jeu "contre le virus du fascisme".