Le président turc Recep Tayyip Erdogan a catégoriquement écarté une proposition américaine d'intervenir pour un cessez-le-feu dans le nord de la Syrie, mardi dans des déclarations au quotidien Hurriyet. Il a également dit que l'entrée de l'armée syrienne dans Minbej ne représentait pas un développement "très négatif" pour son pays tant que la région est vidée de combattants kurdes syriens.
"Pour moi, l'entrée du régime dans Minbej n'est pas un (développement) très, très négatif. Pourquoi ? Parce que c'est leur territoire". Recep Tayyip Erdogan a réitéré son refus des demandes des dirigeants américains. "Ils nous disent de déclarer un cessez-le-feu. Nous ne pourrons jamais déclarer un cessez-le-feu" tant que la Turquie n'aura pas chassé "l'organisation terroriste" de la frontière, a-t-il déclaré à des journalistes dans l'avion qui le ramenait d'Azerbaïdjan. "Ils exercent des pressions sur nous pour que nous arrêtions l'opération. Nous avons un objectif clair. Nous ne sommes pas préoccupés par les sanctions", a encore dit Recep Tayyip Erdogan, six jours après que la Turquie a lancé son offensive pour éloigner de sa frontière les Kurdes de la milice des Unités de protection du peuple (YPG).
L'inquiétude des Occidentaux
Le vice-président américain Mike Pence rencontrera Recep Tayyip Erdogan jeudi avec l'objectif affiché d'obtenir un "cessez-le-feu immédiat" dans le nord de la Syrie. Mike Pence sera accompagné en Turquie de Mike Pompeo, chef de la diplomatie américaine, Robert O'Brien, conseiller à la sécurité nationale, et James Jeffrey, émissaire américain pour la Syrie, a précisé la Maison Blanche. Le vice-président "réaffirmera l'engagement de M. Trump à maintenir les sanctions économiques punitives visant la Turquie tant qu'une solution n'aura pas été trouvée", a indiqué l'exécutif américain.
"Nous demandons un cessez-le-feu", a martelé Donald Trump qui avait appelé lundi, lors d'un échange téléphonique, Recep Tayyip Erdogan à mettre fin à son offensive militaire en Syrie. Les forces du régime de Bachar al-Assad ont commencé à se déployer mardi dans certains secteurs du nord de la Syrie qui échappaient à leur contrôle, à la faveur d'un accord conclu avec les autorités kurdes visant à contenir l'offensive turque. Bien que considérées comme "terroristes" par Ankara, les milices kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) sont des alliées de l'Occident dans la lutte contre les djihadistes de l'EI, d'où le tollé international suscité par l'offensive turque.