De vifs échanges ont opposé Israël et la Turquie au cours du weekend, culminant dimanche quand Ankara a qualifié d'"occupation illégale" la présence israélienne dans les territoires palestiniens après que le Premier ministre israélien a accusé la Turquie de se livrer à des "massacres" de Kurdes.
Une joute verbale via Twitter. Le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin a étrillé dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, estimant qu'il devrait "mettre fin à l'occupation illégale des territoires palestiniens et à la brutale oppression du peuple palestinien". Il a ajouté dans un tweet qu'"attaquer sans cesse Erdogan ou utiliser les Kurdes" pour faire diversion "ne le sauverait pas de ses troubles sur le front intérieur". Cette déclaration fait suite à une précédente altercation verbale. Samedi, s'adressant à des jeunes turcs, le président Recep Tayyip Erdogan leur avait recommandé de "ne jamais frapper un ennemi à terre". Il avait alors ajouté: "Vous n'êtes pas un Juif en Israël".
Une relations qui s'est crispée tout au long de l'année. Une comparaison qui a choqué Benjamin Netanyahu. Dans un tweet, le chef du gouvernement israélien a enjoint le président turc de "ne pas faire la morale à Israël", l'accusant d'"occuper le nord de Chypre" et d'être à la tête d'une armée qui "massacre les femmes et les enfants dans les villages kurdes, à l'intérieur et à l'extérieur de la Turquie". Les relations entre la Turquie et Israël se sont crispées cette année autour de nombreux sujets, notamment en juillet lorsqu'une loi controversée votée par le parlement israélien avait défini Israël comme l'État-nation du peuple juif.
Erdogan, qui se considère comme le champion de la cause des Palestiniens, avait alors amèrement critiqué Israël, le décrivant comme "l'État le plus sioniste, le plus fasciste et le plus raciste au monde". Ankara avait déjà sommé en mai l'ambassadeur israélien de quitter la Turquie, après la mort de plusieurs manifestants à la frontière avec la bande de Gaza. Le 14 décembre, Erdogan a aussi déclaré que les Palestiniens étaient soumis à des "pressions, des violences et des politiques d'intimidation pas moins graves que l'oppression des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale", en référence à la Shoah.