Pour "El Celler de Can Roca", c'est un retour au sommet. Cet établissement espagnol a été sacré lundi "meilleur restaurant du monde" par le classement "50 Best", dévoilé à Londres, alors que la polémique enfle sur ce hit parade très influent de la gastronomie internationale.
Déjà primé en 2013. "El Celler de Can Roca", situé à Gérone, dans le nord-est de l'Espagne, est tenu par les trois frères Roca : Joan, qui dirige les cuisines, Jordi, le pâtissier et Josep, le chef-sommelier. L'établissement, qui propose une cuisine mêlant tradition et modernité, retrouve ainsi un titre déjà conquis une première fois en 2013. Il détrône le "Noma" de René Redzepi, situé dans un entrepôt maritime rénové de Copenhague.
C'est à Londres que ce prix critiqué a été remis, lors d'une cérémonie réunissant des chefs venus des quatre coins du monde au Guildhall, l'ancien hôtel de ville de la City. "Nous nous sentons heureux, aimés", a réagi Joan Roca, tandis que son frère Joan se félicitait d'une victoire qui jettera un coup de projecteur sur le "terroir" catalan. Et bien sûr sur leur restaurant, puisque figurer dans le classement des "50 Best", c'est l'assurance de retombées positives en termes de réservations.
Un classement controversé. La gastronomie espagnole ressort d'ailleurs comme la grande gagnante de la soirée, avec au total sept restaurants dans le palmarès 2015, organisé par le groupe britannique de médias et d'événementiel William Reed. En revanche, seuls cinq restaurants français (Mirazur, L'Arpège, Le Chateaubriand, l'Astrance et le Plaza Athénée) figurent dans ce classement.
Mais aucun n'arrive dans les dix premiers de ce classement qui s'est fait beaucoup d'ennemis dans l'Hexagone et qui n'a jamais couronné un établissement français. Une pétition a même été lancée sur Internet pour dénoncer un palmarès qui "ne repose sur aucun critère gastronomique, déontologique et encore moins sanitaire". "Arrêtez de nous intoxiquer", réclament ses quelque 390 signataires, parmi lesquels les chefs français Jöel Robuchon et italien Giancarlo Perbellini.