Un Parlement espagnol rénové, comprenant pour la première fois Podemos, a âprement débattu mercredi de l'avenir de l'Espagne, refusant la confiance au socialiste Pedro Sanchez, allié aux libéraux. Cette séance était pour le leader socialiste la chronique d'un échec annoncé. Le chef de la droite, le président du gouvernement sortant Mariano Rajoy (Parti Populaire), puis Pablo Iglesias, dirigeant de Podemos, se sont succédé à la tribune pour annoncer leur vote négatif.
188 non contre 130 oui. Le socialiste Pedro Sanchez est chargé par le roi Felipe VI de tenter d'obtenir l'investiture d'un Parlement fragmenté principalement entre quatre forces (Parti Populaire, socialistes, Podemos, Ciudadanos) et des indépendantistes, un défi presque impossible sans alliances. Les voix du Parti Populaire et de Podemos représentent ensemble une majorité absolue de "non" (188 sur 350) contre les 130 voix (socialistes et centristes) disposées à soutenir Pedro Sanchez, un professeur d'économie de 44 ans dont le parti est arrivé deuxième aux élections, et candidat après que Mariano Rajoy a renoncé.
Une démarche frauduleuse selon Mariano Rajoy. Les opposants à Pedro Sanchez lui ont dit qu'il devait choisir son camp, attaquant son programme de gouvernement, ne satisfaisant ni droite ni gauche. "Nous voterons contre la candidature de Pedro Sanchez", a dit Mariano Rajoy en qualifiant sa démarche de "fraude", et affirmant qu'il voulait défaire les politiques de rigueur ayant permis la reprise en Espagne. Le second tour doit avoir lieu le 5 mars.