Felipe VI 2:40
  • Copié
avec AFP // Crédit photo : Manaure Quintero / AFP , modifié à
Les inondations en Espagne ont fait 217 morts, selon le dernier bilan provisoire des autorités. 5.000 militaires et 5.000 membres des forces de l'ordre ont été envoyés en renfort dans les zones sinistrées. Sur place, le roi Felipe IV a été chahuté par la foule. Foule qui a crié "Assassins!" aux dirigeants. Le roi a suspendu sa visite avec la reine. Suivez l'évolution de la situation en direct
L'ESSENTIEL

En visite avec le Premier ministre dans le sud de l'Espagne ravagée par les inondations, le roi Felipe VI a été chahuté par des résidents en colère. La foule a également crié "Assassins!" aux dirigeants espagnols lors de la visite. Les habitants jugent que les autorités ont mis du temps avant de donner l'alerte. Suivez l'évolution de la situation en direct. 

Les principales informations à retenir : 

  • Le roi Felipe VI a été chahuté lors de sa visite dans le sud de l'Espagne
  • "Assassins!", crie la foule aux dirigeants espagnols en visite sur le site des inondations
  • Le dernier bilan provisoire fait état de 217 morts, dont 213 dans la région de Valence
  • Le roi et la reine mettent fin à leur visite
  • Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez affirme comprendre "l'angoisse et la souffrance" des victimes des inondations
  • Alerte rouge : les habitants de la région de Valence appelés à rentrer chez eux

Les habitants de la région de Valence appelés à rentrer chez eux

Les habitants de la région de Valence (sud-est de l'Espagne), dévastée en début de semaine par des inondations dramatiques, sont appelés dimanche à rentrer chez eux en raison d'un danger de nouvelles précipitations intenses. La police demande aux habitants par mégaphone de rentrer chez eux, selon une journaliste de l'AFP. L'Agence nationale de Météorologie a lancé une nouvelle "alerte rouge" pour le littoral sud de Valence entre 18H00 et 23H00, avec de possibles précipitations de 90 litres/m2, soit 9 cm, en une heure.

Pedro Sánchez comprend "l'angoisse" des sinistrés, mais condamne la "violence"

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a affirmé dimanche comprendre "l'angoisse et la souffrance" des victimes des inondations du début de semaine, mais a condamné "tout type de violence" après les incidents qui ont marqué sa visite et celle du roi Felipe VI dans une des villes sinistrées.

Selon la télévision publique (TVE), qui a montré des images du véhicule, la vitre arrière de la voiture de Pedro Sánchez a été brisée, le Premier ministre étant également pris à parti par la foule.

Fin de la visite

La visite dimanche du roi Felipe VI d'Espagne et de la reine Letizia sur les lieux des inondations meurtrières survenues dans la région de Valence a été suspendue, a annoncé la télévision nationale. La décision a été prise après les scènes de chaos, proches de l'émeute, qui ont eu lieu lors de la première étape de cette visite, à Paiporta, dans la banlieue de Valence, où une foule en furie a insulté le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez et le président régional de droite Carlos Mázon, leur jetant divers objets et de la boue.

Le roi Felipe VI chahuté par des résidents en colère

Le roi Felipe VI d'Espagne et le Premier ministre Pedro Sánchez ont été accueillis dimanche aux cris d'"assassins!", à Paiporta, ville dévastée par les inondations de cette semaine, par une foule en colère qui a lancé de la boue sur le cortège, ont constaté les journalistes de l'AFP sur place. L'hostilité de ces habitants est en particulier dirigée contre le président de droite de la région de Valence Carlos Mazón et le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez. "Mazón démission!", "combien de morts?", "dehors!", hurlait la foule qui accuse les autorités de les avoir abandonnés à leur sort.

Face à cette colère, le roi et la reine d'Espagne ont quitté Paiporta.

Selon un dernier bilan, 217 personnes ont péri dans les inondations, dont 213 dans la seule région de Valence, trois en Castille-la-Manche, où le corps sans vie d'une sexagénaire de Letur portée disparue mardi a été découvert dimanche matin, et une en Andalousie. A Letur, dans la province d'Albacete, le corps de la femme emporté par les flots en furie a été découvert à douze kilomètres du lieu de sa disparition, a indiqué lors d'une conférence de presse le délégué du gouvernement dans la région de Castille-La-Manche, Pedro Antonio Ruiz Santos.

Parmi les victimes de ces inondations figurent également deux ressortissants chinois, selon l'ambassade de Chine à Madrid. Deux autres ressortissants chinois sont portés disparus. Les autorités s'attendent à ce que le bilan s'alourdisse. "Il reste encore des rez-de-chaussée inondés ou des garages, des sous-sols et des parkings à déblayer et il est prévisible que des personnes décédées se trouvent dans ces espaces", a ainsi déclaré le ministre des Transports, Oscar Puente, dans un message sur X.

Selon lui, le bilan a relativement peu évolué depuis 48 heures parce que les secours ont d'abord exploré "les zones plus accessibles", situées "en superficie". Au Vatican, le pape François a dit dimanche "prier pour Valence et les autres personnes en Espagne qui souffrent tant actuellement". Sur le terrain, la population reste confrontée à une situation dramatique, alors que de nombreuses infrastructures de transport et de télécommunications ont été détruites ou mises hors service. Dans beaucoup de localités, des tas de voitures et de débris boueux jonchent encore la chaussée.

"Cela fait trois jours que nous nettoyons. Tout est couvert de boue", a raconté à l'AFP Helena Danna Daniella, propriétaire d'un bar-restaurant à Chiva. "On dirait la fin du monde", a ajouté cette trentenaire, se disant encore sous le choc cinq jours après les intempéries. Les personnes prises au piège de flots en furie "demandaient de l'aide et on ne pouvait rien faire (...) Cela vous rend fou. On cherche des réponses et on ne les trouve pas".

5.000 soldats en renfort

Face à ce chaos, M. Sánchez avait annoncé samedi l'envoi de 5.000 soldats supplémentaires dans la région, portant leurs effectifs à 7.500, soit le "plus gros déploiement de forces armées jamais effectué en Espagne en temps de paix", selon ses termes. A ces militaires s'ajoutent 5.000 policiers et gardes civils chargés d'épauler leurs 5.000 collègues déjà sur le terrain.

Par ailleurs, 20 nouvelles interpellations ont eu lieu samedi soir pour des faits de vols et de pillages, a annoncé la police, portant à une centaine le nombre total de personnes arrêtées pour de tels délits depuis mercredi. "Nous sommes confrontés au défi de notre vie", avait reconnu samedi soir M. Mazón, le président conservateur de la région de Valence, très critiqué pour le retard de l'envoi par ses services d'un message d'alerte téléphonique aux habitants mardi soir.

Dans le centre de Valence, épargné par les intempéries, des milliers d'habitants se sont à nouveau rassemblés dimanche matin avec des pelles et des balais afin de se rendre à pied dans les communes voisines pour venir en aide aux sinistrés. Le gouvernement de Valence avait pourtant décidé de limiter à 2.000 le nombre de volontaires autorisés à se rendre dans ces localités, afin d'éviter les problèmes d'engorgement auxquels les autorités ont été confrontés vendredi et samedi.