Une marée noire s'approche des côtes américaines. Mercredi soir, le gouverneur de Californie a décrété l'état d'urgence après la rupture d'un oléoduc. Des milliers de litres de pétrole se sont déversées dans les eaux de l'océan Pacifique depuis mardi au large de Santa Barbara, une ville à une centaine de kilomètres de Los Angeles.
En survolant les côtes, les hélicoptères ont constaté que la nappe d'hydrocarbures s'étendait déjà sur 14 kilomètres, selon la porte-parole des gardes-côtes. Selon les dernières estimations des autorités mercredi après-midi, la fuite a été estimée à environ 400.000 litres, dont 80.000 litres ont été déversés dans l'océan.
La fuite contenue. La fuite a été détectée mardi sur un oléoduc terrestre opéré par Plains All American Pipeline. L'arrivée de pétrole a immédiatement été coupée, selon la compagnie, mais des milliers de litres de pétrole s'étaient déjà déversé dans un conduit destiné à évacuer des eaux usées dans la mer. L'entreprise a assuré avoir depuis bloqué ce tuyau d'évacuation. "Il n'y a plus de pétrole qui s'échappe dans l'eau", a indiqué Plains All American Pipeline, ajoutant qu'elle regrettait profondément cette pollution et qu'elle faisait "tout son possible pour en limiter l'impact sur l'environnement".
Premiers nettoyages. A Refugio Beach, une longue plage de sable, des équipes de nettoyeurs en combinaisons blanches tentaient de récupérer le pétrole avec des râteaux. Le gouverneur de Californie, Edmund Brown, a proclamé l'état d'urgence dans la zone touristique de Santa Barbara afin de pouvoir envoyer "rapidement" des équipes spécialisées. Un camping au moins a été évacué. "Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour protéger les côtes de Californie", a assuré le gouverneur.
Les écologistes alarmistes. L'Environmental Defense Center a pointé du doigt des manquements sur la sécurité de l'oléoduc. "Il reste de nombreuses questions, notamment pourquoi n'y avait-il pas de système d'arrêt automatique sur cet oléoduc, et pourquoi les premières mesures n'ont pas été plus efficaces pour arrêter la fuite", a déclaré Owen Bailey, son directeur.
Plusieurs groupes écologistes s'alarment des éventuelles conséquences à long terme de cette petite marée noire. "Cette région abrite une vie sauvage incroyablement riche, notamment plusieurs espèces de baleines en danger, et cette côte est emblématique et attire des gens du monde entier", s'est inquiété Owen Bailey. La masse de touristes qui afflue généralement sur ces côtes lors des week-ends prolongés va probablement s'en détourner après cette catastrophe.