Donald Trump a sciemment minimisé le risque posé par le coronavirus. C'est lui-même qui le dit, dans des interviews enregistrées ces derniers mois avec le célèbre Bob Woodward. Le journaliste américain qui avait révélé le scandale du Watergate sort un livre d’entretiens avec le président américain qui paraîtra le 15 septembre. Bob Woodward a pu interviewer le président à 18 reprises, entre décembre 2019 et juillet 2020, et ce dernier lui a permis d'enregistrer leurs conversations. À moins de deux mois de l'élection présidentielle, ces révélations font déjà l’effet d’une bombe outre-Atlantique.
"C'est plus mortel que la grippe saisonnière : c’est un truc mortel".
Car Donald Trump a dit tout et son contraire. Début février, alors que le virus n'avait encore tué personne aux États-Unis, mais que les contaminations étaient largement en hausse, le président américain affirmait à ses compatriotes qu'ils n'avaient rien à craindre, car la maladie allait disparaître avec la hausse des températures au printemps. Mais au téléphone avec Bob Woodward, le président a été beaucoup plus alarmiste qu’en public. "Le virus, c’est un truc très sérieux, c’est plus mortel que la grippe saisonnière : c’est un truc mortel".
Malgré ces informations, Donald Trump continuera à dire publiquement lors des semaines suivantes que ce virus n’est pas pire que la grippe, que la situation est sous contrôle ou encore que le nombre de cas sera bientôt de zéro. Le président américain a caché sciemment la vérité, et n'hésite pas à l'avouer dans une autre conversation avec Bob Woodward, à la mi-mars. "Pour être honnête, j'ai toujours voulu le minimiser. Je continue à le faire parce que je ne veux pas créer la panique", dit-il.
Mercredi, alors que le cap des 190.000 morts du Covid-19 sur le sol américain a été franchi, le candidat démocrate à la Maison Blanche Joe Biden a accusé Donald Trump "d'avoir menti pendant des mois au peuple américain".