Le président américain Donald Trump a signé mardi l'abrogation d'une règle qui obligeait notamment les compagnies minières et pétrolières américaines à rendre publics les paiements versés aux États étrangers afin de prévenir des faits de corruption.
Un premier pas vers le démantèlement de la loi Dodd-Frank. Selon ses adversaires, ce règlement, institué en juin 2016 par le gendarme boursier (SEC), défavorisait les entreprises américaines par rapport à leurs rivales chinoises ou russes. Le manque à gagner avait été évalué à 600 millions de dollars (567 millions d'euros) par la Commission des services financiers de la Chambre des représentants qui avait déjà voté son abrogation il y a deux semaines. Contestée par le secteur pétrolier, cette mesure avait été prise en vertu de la loi Dodd-Frank de réforme de Wall Street que le président Trump a promis de démanteler avec l'appui des républicains, majoritaires au Congrès.
La fin d'un "outil" contre la corruption et l'évasion fiscale. Elle oblige les entreprises du secteur extractif à publier dans leurs rapports annuels les sommes versées à l'État fédéral américain ou aux pays étrangers dans le cadre de leurs activités. "C'est une tentative (...) de contribuer à combattre la corruption mondiale", notait le cabinet d'audit EY (ex-Ernst and Young) dans un récent rapport. "Dans l'immédiat, nous perdons un outil qui pouvait permettre de suivre les milliards de dollars servant à la corruption et à l'évasion fiscale dans le monde en développement", a déploré mardi Eric LeCompte, de la coalition d'organisations de lutte contre la pauvreté Jubilee USA.
"Un pas en avant bienvenu" pour l'industrie pétrolière. Mais Jack Gerrard, directeur du American Petroleum Institute, un lobby de l'industrie pétrolière, a estimé que la décision d'abroger ce règlement était "un pas en avant bienvenu". Donald Trump a également choisi Rex Tillerson, l'ex-PDG de la compagnie pétrolière ExxonMobil pour être son chef de la diplomatie. Sa nomination a été confirmée par le Sénat.