Tournons la page Trump et retrouvons notre optimisme : c'est le message que Kamala Harris va adresser mardi aux Américains dans un discours à Washington, à l'endroit où Donald Trump avait harangué ses partisans le 6 janvier 2021 avant qu'ils n'attaquent le Capitole.
"C'est une élection dans la marge d'erreur"
En début de soirée, elle veut marteler devant une foule attendue en nombre que son rival républicain est "quelqu'un de totalement absorbé par son désir infini de vengeance" et qui ne s'intéresse pas "aux besoins du peuple américain", selon son équipe de campagne. L'entrée en fanfare dans la campagne au cœur de l'été de la vice-présidente avait permis aux démocrates de retrouver des couleurs et de se placer en tête dans les sondages, mais cette petite longueur d'avance a fondu au fil des semaines.
Les deux candidats, que tout oppose, font maintenant jeu égal, en particulier dans les États décisifs. "C'est une élection dans la marge d'erreur", a reconnu mardi devant les journalistes Jen O'Malley Dillon, l'une des stratèges démocrates. Selon la cheffe de la police de Washington, Pamela Smith, "jusqu'à 52.000 personnes" sont attendues à ce rassemblement, prévu dans un premier temps pour 20.000. Le dispositif policier a été renforcé. La candidate démocrate de 60 ans repartira ensuite sillonner les sept États-clés qui décideront de l'issue de l'élection du 5 novembre.
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"Nous allons nous battre comme des diables durant ces sept prochains jours"
C'est dans l'un de ces États électoralement cruciaux, qui avait voté pour Donald Trump en 2016 puis pour Joe Biden en 2020, que se rend aussi mardi l'ancien président : la Pennsylvanie, et plus précisément à Allentown. Le candidat républicain pourrait y recevoir un accueil mouvementé. La ville accueille une importante communauté hispanique et en particulier portoricaine, dont de nombreux membres se disent indignés depuis qu'un humoriste a comparé Porto Rico à une "île flottante d'ordures" ce week-end, lors d'un grand meeting de Donald Trump à New York.
Des propos partout dénoncés comme racistes, avec lesquels le républicain a pris ses distances sans toutefois les condamner. Ce grand rassemblement au légendaire Madison Square Garden a été "une absolue fête de l'amour", a au contraire assuré Donald Trump mardi à Mar-a-Lago, sa résidence en Floride. "Nous allons nous battre comme des diables durant ces sept prochains jours", a promis le milliardaire, se disant confiant dans sa victoire. À 78 ans, il brigue pour la troisième fois la Maison-Blanche.
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Kamala Harris, ancienne procureure de Californie, a elle choisi de prononcer son "réquisitoire final" dans la capitale fédérale, avant de s'en remettre au "jury" qu'est le peuple américain. Son équipe de campagne file volontiers la métaphore judiciaire, face à un rival condamné au pénal et poursuivi dans plusieurs affaires, notamment pour des manœuvres illégales visant à inverser le résultat de la présidentielle de 2020.
Le lieu de cette grande allocution, à quelques encablures de la Maison-Blanche, n'a pas été choisi au hasard : le républicain avait tenu un discours enflammé au même endroit le 6 janvier 2021, contestant les résultats de l'élection qu'il avait perdue deux mois plus tôt et appelant là aussi ses partisans à se "battre comme des diables". Ces derniers avaient envahi quelques heures après le siège du Congrès, où les parlementaires américains étaient réunis pour certifier l'élection de Joe Biden. Donald Trump a affirmé mi-octobre que ce 6 janvier historique avait été "un jour d'amour".
Quelques heures avant le discours de Kamala Harris, de nombreuses personnes faisaient déjà la queue. Ethan Glucroft, 21 ans et étudiant de l'American University, sait que le meeting va être comparé à celui du 6 janvier 2021 de Donald Trump. Mais, dit-il, les thèmes de ce soir seront "l'espoir, la liberté, agir pour le bien et ne pas revenir en arrière". Barbara Moore, une sexagénaire, confie, elle, vouloir "s'inscrire dans un mouvement qui va envoyer une femme à la Maison-Blanche, il est grand temps".
"Je ne suis pas un nazi, je suis le contraire d'un nazi"
Lundi, Donald Trump a rejeté les critiques de sa rivale sur ses penchants potentiellement autoritaires. "Je ne suis pas un nazi, je suis le contraire d'un nazi", a-t-il martelé. La semaine dernière, John Kelly, son ancien chef de cabinet à la Maison-Blanche, avait estimé que son ex-patron répondait à la définition d'un fasciste, une accusation reprise par Kamala Harris.
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Dans une autre prise de position remarquée, Barbara Bush, une des filles de l'ancien président républicain George W. Bush, a dit soutenir Kamala Harris, a révélé mardi le magazine People. Les craintes d'une répétition du chaos d'il y a quatre ans pèsent lourdement sur l'élection. Selon un sondage de CNN réalisé lundi, seuls 30% des Américains pensent que Donald Trump reconnaîtrait sa défaite cette fois-ci, contre 73% pour Kamala Harris.