Le bras de fer s'intensifie entre le président américain et une partie du Congrès. Ce lundi 8 juillet, alors que les deux chambres du Congrès rentraient en session, Joe Biden est passé à l'offensive en envoyant à tous les parlementaires démocrates une lettre de deux pages. Dans ce texte, il a réitéré son intention de mener sa campagne jusqu'au bout et leur demande de cesser de contester sa candidature. Plus que jamais, les démocrates sont au bord de la scission avec leur chef de file.
"Défiez-moi à la convention"
"Je suis fermement décidé à rester en course", a-t-il écrit dans cette lettre, où il appelle ses partisans "à se rassembler" autour de sa candidature. Dans ce long texte, on retiendra également le paragraphe dans lequel Joe Biden rappelle qu'il a remporté les primaires. "J'ai reçu 87 % des votes", écrit-il. "Cela fait largement de moi le nominé présomptif de votre parti." Depuis plusieurs jours, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, tente de défendre le chef du gouvernement après la publication d'un article trouble du New York Times, indiquant qu'un spécialiste de la maladie de Parkinson avait examiné Joe Biden huit fois en huit mois, entre l'été 2023 et le printemps dernier.
En réalité, ce texte fait figure d'avertissement aux parlementaires démocrates. S'ils veulent l'écarter, il faudra l'affronter publiquement dans le cadre de la Convention et risquer une implosion du parti. "Ces gars qui pensent que je ne devrais pas me présenter, qu'ils se présentent contre moi. (...) Défiez-moi à la convention", est-il d'ailleurs écrit dans le texte. Au moment où cette lettre a été rendue publique lundi matin, Joe Biden a appelé une chaîne de télévision pour une interview impromptue dans laquelle il a réaffirmé qu'il n'avait aucune intention de s'en aller.
La Maison-Blanche veut ainsi couper l'herbe sous le pied des Démocrates de la Chambre des représentants, qui doivent se réunir mardi pour réfléchir sur les conséquences du débat qui a exposé la vulnérabilité du président. Le Sénat est plus discret, car Joe Biden y a siégé 36 ans et y a gardé beaucoup d'amis. Mais même si peu de parlementaires s'expriment publiquement, d'autres font largement part de leurs inquiétudes à la presse et l'injonction de Joe Biden.