La technologie de la reconnaissance faciale, décriée ces dernières années par les défenseurs des libertés individuelles, a été un outil clé pour identifier le suspect de la fusillade d'Annapolis aux États-Unis, qui a abattu cinq employés d'un journal local jeudi.
La police a affirmé que Jarrod Ramos, déjà connu de ses services, avait refusé de coopérer et qu'il n'était pas immédiatement possible d'utiliser ses empreintes digitales. "Nous aurions mis beaucoup plus de temps à l'identifier et à faire avancer l'enquête sans ce système", a affirmé vendredi Timothy Altomare, chef de la police locale. La reconnaissance faciale, qui est utilisée par les forces de l'ordre et dans le domaine commercial, n'est que très peu régulée, s'inquiètent ses détracteurs. Ils craignent notamment qu'elle puisse être utilisée à des fins de surveillance sans mandat des autorités et estiment que cette technologie n'est pas encore suffisament fiable.
Une base données de plusieurs millions d'images. Dans le Maryland, où a eu lieu la fusillade, l'organisme public qui gère notamment les prisons, le Department of Public Safety and Correctional Services, dispose depuis 2011 d'une base de données de reconnaissance faciale, selon un rapport publié en 2016 par le centre de recherche sur la vie privée et les technologies de l'université Georgetown. Il dispose ainsi de quelque 7 millions d'images issues des permis de conduire, 3 millions d'images de "délinquants connus" et peut aussi chercher parmi 24,9 millions d'images du FBI.
Utilisée pour des systèmes d'achats. La reconnaissance faciale sert notamment à déverrouiller le nouvel iPhone X ou encore à régler des achats avec le système connu sous le nom de "smile to pay" (souriez pour payer). L'image de près d'un Américain adulte sur deux se trouve dans une base de données de reconnaissance faciale, estime le rapport de l'université Georgetown.