Le Sénat américain a voté à une écrasante majorité - 99 voix pour, zéro contre - pour une prolongation de 10 ans des sanctions contre l'Iran, une mesure bipartite qui avait déjà été adoptée par la Chambre des représentants et devrait à présent être signée par Barack Obama, selon un responsable de la Maison-Blanche. Le régime actuel de sanctions devait s'achever cette fin d'année.
Appliquer strictement l'accord sur le nucléaire. Les sénateurs démocrates Dianne Feinstein et Tim Kaine ont souligné que même si Barack Obama lève certaines sanctions dans le cadre de l'accord sur le nucléaire signé en 2015, "une loi sur ces sanctions doit rester en vigueur pour permettre de les réinstaller immédiatement si l'Iran viole l'accord". La prolongation des sanctions illustre la volonté du Congrès d'appliquer strictement l'accord. Il y aura "immédiatement des conséquences si l'Iran brise les termes de l'accord, notamment par le biais d'une réimposition des sanctions", ont-ils ajouté. Le texte prévoit des pénalités pour le secteur bancaire, ainsi que pour les industries de l'énergie et de la défense.
Appel à un veto d'Obama. En réaction, l'Iran a immédiatement appelé Barack Obama à mettre son veto à la prolongation des sanctions à son encontre, jugeant qu'elle était contraire à l'accord sur le nucléaire. "Comme cela a déjà été dit à plusieurs reprises par les responsables iraniens, le récent projet de loi voté par la Chambre des représentants et le Sénat pour renouveler les sanctions contre l'Iran va à l'encontre du JCPOA (acronyme en anglais de l'accord historique signé en juillet 2015 avec six grandes puissances, ndlr), a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi.
Sanctions liées aux droits de l'homme. "Le président américain a accepté d'user de tous ses pouvoirs pour empêcher (que des mesures votées) contre le JCPOA ne deviennent loi ou ne soient appliquées, y compris le récent vote au Congrès", a-t-il ajouté. Les États-Unis ont suspendu les sanctions anti-iranniennes liées au nucléaire, mais en imposent d'autres liées au non-respect des droits de l'Homme par Téhéran, à son soutien au "terrorisme" au Moyen-Orient et à son programme de missiles balistiques.