Promis à un marathon judiciaire en 2024, Donald Trump connaît désormais la date de son rendez-vous avec la justice fédérale à Washington pour ses tentatives d'inverser le résultat de l'élection de 2020, potentiellement le plus grave des procès qui l'attendent. L'ancien locataire de la Maison Blanche sera jugé à partir du 4 mars 2024 dans la capitale des États-Unis. Le sort de l'ancien président américain, candidat favori des primaires républicaines, dépendra de la décision de la juge fédérale Tanya Chutkan.
>> A ECOUTER - Jean-Éric Branaa : «La campagne électorale de Donald Trump est dans ses affaires judiciaires, c’est ce qui le porte »
Trump accuse Biden d'être responsable de ses inculpations
L'avocat de Trump, John Lauro, s'était indigné avec véhémence lundi contre la proposition de date de l'accusation en janvier. "Vous demandez un procès spectacle, pas un procès rapide", a-t-il dénoncé lors de l'audience. Si le calendrier proposé par l'accusation avait été retenu, la lecture de toutes les pièces du dossier équivaudrait à "lire 'Guerre et Paix' de Tolstoï, de bout en bout, 78 fois par jour", jusqu'au début du procès, a argué la défense. Mais la juge Chutkan avait d'ores et déjà semblé écarter l'option d'un procès tardif. "Vous n'allez pas avoir deux ans de plus, cette affaire ne sera pas jugée en 2026", avait-elle déclaré lundi.
Cela n'a pas empêché le milliardaire républicain d'accuser sans preuves lundi le président Joe Biden d'être responsable de ses inculpations, qualifiant à nouveau le dirigeant démocrate de "crapule". Les deux hommes pourraient une nouvelle fois être opposés lors de la présidentielle de novembre 2024. La décision de la juge Chutkan pourrait peser lourd sur le destin électoral de Donald Trump, désormais inculpé dans quatre affaires au pénal.
Quatre inculpations en moins de six mois
Le septuagénaire est à la fois accusé à New York de paiements suspects à une ancienne actrice de films X, de gestion négligente de documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche -- une affaire jugée en Floride - et de pressions électorales en Géorgie lors du scrutin de 2020. C'est cette dernière affaire, dans cet Etat du sud-est du pays, qui lui a valu sa prise de photo d'identité judiciaire, un cliché déjà historique, la semaine dernière.
Les dates des procès avaient déjà été fixées pour New York et la Floride : respectivement mars et mai 2024. "Je suppose que les quatre juges en charge de ces dossiers ont tenté de coordonner l'ordre des procès et que les procureurs de New York et de Géorgie reporteront les leurs par déférence pour les affaires fédérales", explique à l'AFP Carl Tobias, professeur de droit à l'université de Richmond.
Pour Whit Ayres, un consultant politique républicain, un acquittement de Trump à son premier procès à venir, quel qu'il soit, contribuerait à rendre son avance dans les primaires républicaines irréversible. "Je ne vois pas comment il serait possible de l'arrêter" dans sa course à l'investiture, a-t-il dit dans une interview en ligne. "Mais s'il est condamné pour une accusation grave, je ne sais pas comment les gens réagiraient", a-t-il poursuivi, "parce que nous n'avons jamais connu de situation qui ressemble de près ou de loin à celle-ci".