Après l'avortement, le changement climatique. La Cour suprême américaine, la plus haute juridiction du pays, a décidé que l’agence nationale de protection de l’environnement ne pouvait pas fixer de règles générales sur les émissions des centrales à charbon. Une nouvelle décision controversée, une semaine après la révocation du droit à l'avortement. De quoi limiter à nouveau le pouvoir de l'État fédéral.
Ces récentes décisions de la Cour suprême sont aussi la conséquence du mandat de Donald Trump. En seulement quatre ans, l'ancien président a nommé trois juges de cette institution. Ultra-conservateurs, ils ont fait basculer la plus haute juridiction nationale, désormais contrôlée aux deux tiers par des magistrats dont la vision colle quasi-parfaitement à celle du parti Républicain.
Un Joe Biden impuissant
Aujourd'hui, les répercussions sont visibles. La Cour suprême est devenue le cauchemar de Joe Biden depuis le début de son mandat. Censure de la vaccination obligatoire dans les entreprises, consécration du port d’armes hors du domicile, révocation du droit à l’avortement et donc cette décision sur la protection de l’environnement. Cette dernière prise de position met à mal le programme climatique du président démocrate. Il sera dorénavant très difficile pour les États-Unis de réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
C'est donc un Joe Biden impuissant qui dirige la première puissance mondiale. Il ne bénéficie pas d'un Congrès suffisamment fort derrière lui pour faire passer ses textes. Toutefois, la Cour suprême met aussi sa propre légitimité en jeu. Sur l’avortement ou sur les armes, ses dernières décisions vont à l’encontre de l’opinion publique et nuisent à son image. Aujourd’hui, seuls 25% des Américains disent avoir confiance dans la plus haute juridiction du pays. Un chiffre qui n’a jamais été aussi bas.