États-Unis : pourquoi il est quasiment impossible pour Donald Trump de briguer un 3e mandat

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Gauthier Delomez / Crédits photo : Rebecca NOBLE / AFP
Vainqueur de l'élection présidentielle américaine, et avec de la marge, le républicain Donald Trump va débuter son second mandat à la tête des États-Unis à partir du 20 janvier prochain, jour de son investiture. Pourrait-il prolonger l'expérience en se représentant une troisième fois ? C'est théoriquement possible, mais cela semble improbable.

Les portes de la Maison-Blanche vont de nouveau s'ouvrir à Donald Trump. Le milliardaire républicain a remporté l'élection présidentielle américaine face à la démocrate Kamala Harris, et avec un score sans appel. Celui qui a occupé le célébrissime bureau ovale entre 2016 et 2020 s'apprête donc à endosser une deuxième fois le costume de président des États-Unis, après son investiture prévue le 20 janvier prochain.

Une limite de deux mandats, consécutifs ou non

Le républicain est donc assuré d'être au pouvoir jusqu'en 2028. Et en théorie, ce deuxième mandat de Donald Trump sera le dernier. Le 22e amendement de la Constitution des États-Unis prévoit une limite de deux mandats, qu'ils soient consécutifs ou non, comme c'est le cas ici. Le milliardaire est d'ailleurs le premier à se retrouver dans cette situation depuis le démocrate Grover Cleveland (1885-1889 et 1893-1897).

Ce 22e amendement a été adopté le 21 mars 1947 par le Congrès, après la mort de Franklin D. Roosevelt en avril 1945. Ce dernier est le seul président des États-Unis à avoir effectué plus de deux mandats, en l'occurrence quatre, entre 1933 et 1945 (il avait commencé son quatrième mandat avant de mourir).

Une modification de la Constitution nécessaire, mais en pratique impossible

La théorie pose donc que Donald Trump devra se retirer en 2028. Néanmoins, le magnat de l'immobilier aurait la possibilité de demander une modification de la Constitution américaine pour éventuellement briguer un troisième mandat. C'est l'article 5 de ce document fondateur qui en expose les modalités. La révision constitutionnelle devrait alors être adoptée à la majorité des deux-tiers de la Chambre des représentants et du Sénat, et ratifiée par les trois-quarts des assemblées législatives des États.

Une procédure complexe, quand bien même les républicains sont majoritaires dans les deux Chambres. Au lendemain de l'élection présidentielle, le parti à l'éléphant dispose ainsi de 214 sièges à la Chambre des représentants contre 203 acquis aux démocrates. Au Sénat, 53 personnalités républicaines sont élues, contre 46 démocrates et 2 étiquetées dans la catégorie "Autre". Il serait d'ores et déjà difficile de réunir les deux-tiers de ces deux Chambres, et davantage encore pour une telle modification de la Constitution. La limite de deux mandats est effectivement entrée dans le socle des institutions américaines.