À 49 jours de sa prise de fonctions à la Maison-Blanche, Donald Trump continue de mettre sur pied son nouveau gouvernement. Après avoir nommé Tom Price, un opposant à l'Obamacare, secrétaire à la Santé, le 45ème président des États-Unis, a choisi un ancien général, James Mattis, pour le secrétariat à la Défense. Portrait d'un homme à poigne.
Un général au franc-parler assumé. Un "moine-soldat adepte des formules chocs", voilà le profil du futur patron du Pentagone. Ancien général très respecté surnommé "mad dog" (le chien enragé) James Mattis a commandé des Marines en Afghanistan puis en Irak notamment pendant la terrible bataille de Falloujah en 2004. Il avait alors prévenu ses hommes : "Soyez polis, soyez professionnels mais surtout préparez-vous à tuer tous ceux que vous rencontrerez."
Un avis qui pèse auprès de Donald Trump. Ces formules presque légendaires ont même un nom : "les mattisismes". Et c'est avec ce franc-parler qu'il a impressionné Donald Trump lors de leur entretien après l'élection. Le milliardaire voudrait autoriser de nouveau la torture contre le terrorisme. "Je n'ai jamais trouvé ça utile", lui a répondu le général Mattis en novembre dernier : "donnez-moi un paquet de cigarettes, des bières et je ferai mieux." Donald Trump aurait alors infléchi sa position. Signe que l'avis de l'ancien militaire de terrain compte.
Un retour en grâce. Mais il lui est aussi arrivé de déraper : "C'est marrant de descendre ces gens", a-t-il dit à propos des taliban en Afghanistan. L'administration Obama l'a d'ailleurs poussé à la retraite, le jugeant trop va-t-en-guerre contre l'Iran. Mais Donald Trump, lui, est très content de son choix. "James Mattis est un vrai général de généraux", a-t-il dit, le comparant au mythique général Patton, héros de la Seconde Guerre mondiale. Un personnage qu'il connaît sans doute sur le bout des doigts puisque le général bourru, qui n'a jamais possédé de télévision, passe son temps libre plongé dans sa collection de livres d'histoire militaire.