Le match France-Turquie qualificatif à l'Euro 2020 lundi soir doit être annulé, ont réclamé lundi plusieurs responsables politiques après le salut militaire des joueurs turcs en guise de célébration, vendredi, face à l'Albanie (1-0), alors qu'Ankara a lancé une offensive contre des positions kurdes dans le nord-est de la Syrie. Alors que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a annulé sa présence au match France-Turquie, le député LFI Alexis Corbière a appelé sur Twitter à ce que celui-ci soit "officiellement annulé".
Si les footballeurs turcs font des saluts militaires, ils doivent s'attendre à être traités comme les militaires d'une armée ennemie. On ne joue donc pas au foot contre eux. La base de l'esprit sportif n'est plus là ! #AnnulationMatchFranceTurquie
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) October 14, 2019
"Si les footballeurs turcs font des saluts militaires, ils doivent s'attendre à être traités comme les militaires d'une armée ennemie. On ne joue donc pas au foot contre eux. La base de l'esprit sportif n'est plus là !", a lancé de son côté Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, également sur Twitter.
"L'équipe de football turque a bafoué les valeurs du sport"
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national (RN), est aussi favorable à une annulation. "En servant de relais à la propagande d'Erdogan, dont les actions en Syrie préoccupent la communauté internationale, l'équipe de football turque a bafoué les valeurs du sport. Il est temps que l'UEFA sanctionne cette dérive politique de la fédération de football turque !", a-t-elle exhorté.
"Impensable que des joueurs turcs fassent le salut militaire sur notre sol, ou que la Marseillaise soit encore sifflée ce soir (lundi soir)", a insisté l'eurodéputé et vice-président du RN Jordan Bardella, alors que des supporters turcs l'avaient pour partie sifflée en juin, à Konya, lors du match aller (2-0).
Les ministres turcs et l'ambassadeur à Paris devraient assister au match
Le président de l'UDI (Union des démocrates et indépendants) Jean-Christophe Lagarde, par ailleurs président du groupe d'études sur les Kurdes à l'Assemblée nationale, s'était opposé dès dimanche soir à ce que "ceux qui saluent le massacre de nos alliés Kurdes" soient accueillis au Stade de France.
Chez Les Républicains, le député Éric Ciotti a appelé sur LCI le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner à "suspendre" ce match, "pour des raisons de sécurité", alors que de nombreux supporters turcs sont attendus au Stade de France.
Les ministres turcs des Sports et de la Justice, ainsi que l'ambassadeur à Paris, devraient, eux, assister au match, selon une source diplomatique turque. Philip Townsend, chef de presse de l'UEFA, a fait savoir dimanche que la confédération européenne de football allait "examiner" le salut militaire des joueurs turcs, en rappelant que le règlement "interdit les références à la politique et à la religion".