La gauche du Premier ministre grec Alexis Tsipras a été lourdement sanctionnée dimanche lors des élections européennes, devancée de plus de 8 points par le principal parti d'opposition, selon des sondages sortis des urnes, confirmé par des résultats officiels partiels. En réaction, Alexis Tsipras a annoncé qu'il appellerait à la tenue de législatives anticipées "immédiatement" après le second tour des municipales, le 2 juin.
Le parti conservateur, la Nouvelle Démocratie (ND), remporterait 33,5% des votes, devant le parti gouvernemental Syriza qui réunirait 25% des suffrages sur son nom. Le parti socialiste du Kinal arrive en troisième position, à 7,7%, devant les communistes du KKE à 5,5%. Le parti néonazi d'Aube Dorée n'obtiendrait que 4,5% des suffrages, en baisse de près de 5 points par rapport aux élections de 2014, tandis qu'un nouveau parti nationaliste, la Solution grecque, progresse à ses dépends, en engrangeant 3,50% des suffrages.
Le mandat de Tsipras expire au mois d'Octobre
"Après le second tour des élections locales (le 2 juin), je demanderai au président d'organiser immédiatement des élections nationales", a déclaré Alexis Tsipras dans une allocution télévisée. Au pouvoir depuis quatre ans, il avait fait du scrutin européen un vote de confiance à l'égard de sa politique, alors que son mandat expire au mois d'octobre et que des élections législatives étaient prévues à cette échéance.
Seulement, avec 25% des suffrages se portant sur Syriza, Alexis Tsipras a visiblement échoué à capitaliser sur les succès dont il se targuait, en particulier le retour de la Grèce sur les marchés financiers et la sortie des programmes de rigueur dictés par les créanciers, UE et FMI, pour parer à la crise de la dette. Malgré la reprise de l'économie depuis 2017 et l'amélioration des résultats macroéconomiques, les Grecs peinent à se remettre d'une profonde récession et pâtissent d'un taux de chômage de 18%, le plus élevé de la zone euro. Le train de mesures visant à alléger la pression fiscale et venir en aide aux retraités n'a visiblement pas suffi pour séduire un électorat lassé de la politique de rigueur.
Aux élections locales également, les premiers résultats montrent une avance de ND. Aux municipales d'Athènes et de Thessalonique, organisées également dimanche, les candidats de droite arrivent également en tête pour le second tour du 2 juin. Élu pour la première fois en janvier 2015, Alexis Tsipras, qui se revendiquait alors de la gauche radicale, est accusé par ses opposants d'"avoir trahi" son électorat après avoir été contraint d'abandonner ses promesses préélectorales sur "la fin de l'austérité".