Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi sont arrivés à la gare de Kiev jeudi matin. Ce déplacement est une première pour les dirigeants des trois principaux pays de l'Union européenne, depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février dernier. Ils devraient visiter en fin de matinée, dans un quartier résidentiel d'Irpin en banlieue de Kiev, l'exposition consacrée aux martyrs de cette ville que notre envoyé spécial, Nicolas Tonev, a pu découvrir en exclusivité (vidéo en tête de cet article).
Ce quartier d'Irpin a été bombardé dès le 26 février dernier, deux jours après le début de l'invasion russe en Ukraine. Sur place, les traces de mortiers sont bien présentes et montrent qu'il était impossible de survivre pendant la bataille. Les immeubles, habitations ont tous été touchés, éventrés, brûlés par les bombardements qui ont duré pendant des semaines sans interruption.
Porter "un message d'unité européenne"
À son arrivée à Kiev, le chef de l'État français a annoncé vouloir porter "un message d'unité européenne". Il tiendra d'ailleurs une conférence de presse commune avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky à 14 heures. Mais les relations entre les deux présidents se sont quelque peu tendues ces derniers jours, notamment après l'appel du président français à ne pas humilier la Russie. Emmanuel Macron a tenu à rassurer le peuple ukrainien de son entière solidarité : "Nous continuerons ce soutien dans la durée sous toutes ses formes."
"Il y a aussi le soutien politique. C'est ce que nous avons voulu faire pour à la fois nous rendre compte, témoigner de notre respect et notre admiration pour le courage des Ukrainiennes et des Ukrainiens et pour pouvoir avoir cet échange avec le président Zelensky et parler de la suite", a-t-il expliqué.
De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a affirmé aider l'Ukraine "aussi longtemps qu'il le faudra". Durant cette visite, "nous ne voulons pas seulement manifester notre solidarité, nous voulons aussi assurer que l'aide que nous organisons : financière, humanitaire, mais aussi lorsqu'il s'agit d'armes, se poursuivra", a-t-il souligné.
Montrer l'horreur de la guerre
Pour certains Ukrainiens comme Vassili, interrogé sur place, la visite de cette délégation peut servir à faire comprendre la monstruosité de cette guerre. "C'est très utile toutes ces visites, plus il y a de délégations, plus le monde prend conscience de l'horreur de cette guerre, des événements réels, de ce qu'il s'est passé, de cette cruauté. Il y en a encore beaucoup trop qui n'y croient pas", a-t-il lancé.