Bilan toujours provisoire à Tianjin, où deux gigantesques explosions ont marqué la nuit de mercredi à jeudi. Pour l'heure, les autorités ont recensé 50 morts et plus de 700 blessés. Un incendie dans un entrepôt de produits dangereux serait à l'origine du drame.
D'après le Quotidien du Peuple, journal officiel, au moins 36 personnes sont portées disparues. Parmi elles, de nombreux pompiers mobilisés pour éteindre l'incendie avant l'explosion.
La solidarité se met en place. Jacques est professeur à l'Alliance Française. Ce Français, installé à Tianjin, a tout de suite vu les vidéos des explosions s'échanger, se partager. "Sur les réseaux sociaux, les images, les vidéos, ont circulé très très rapidement", explique-t-il sur Europe 1.
Du drame, Jacques retient surtout la solidarité. "Les habitants de Tianjin ont vraiment été apeurés", dit-il, avant d'évoquer un "grand mouvement de solidarité" entre les habitants. "Les gens sortent, vont aider, font ce qu'ils peuvent", détaille-t-il.
Parmi les 44 victimes figurent une dizaine de pompiers, selon les médias chinois jeudi matin. Citant un hôpital local, l'agence Chine Nouvelle précise que la plupart des blessés ont été touchés par des éclats de verre et des débris. Une centaine de camions de pompiers ont été dépêchés sur les lieux et plusieurs d'entre eux ont été détruits par les flammes.
Comment s'organise le sauvetage en Chine ? Jeudi matin sur Europe 1, le Dr. Gérald Kierzek a évoqué l'action des secours en Chine. L'urgentiste a participé à la formation des sauveteurs en Chine au moment des Jeux olympiques de Pékin. Au micro d'Europe 1, il a rappelé la grande présence des militaires sur le tissu hospitalier en Chine. "Sur tous ces événements catastrophiques, il faut oublier les premiers réflexes de sauveteur, comme porter assistance, pour ne pas s'exposer. Il ne faut pas engager son équipe pour porter assistance à une victime mais protéger l'équipe, essayer de comprendre ce qui se passe, organiser un périmètre de sécurité et dimensionner l'organisation des secours."
"Une, deux, trois ambulances qui arriveraient seraient complètement dépassées et seraient mises en danger dans un périmètre non-sécurisé, avec les explosions et les risques de sur-accident." Dans le cas d'un accident industriel chimique, le Dr. Kierzek rappelle l'importance de la décontamination : "Si vous emmenez les victimes à l’hôpital sans les décontaminer, il y a un risque d'exporter la contamination dans les hôpitaux alentours".
Le principe à retenir est celui du "poste médical avancé", l’hôpital de campagne. "Cela permet de séparer les types d'urgences et organiser l'évacuation des patients", explique le médecin. "Nous avons enseigné aux équipes chinoises un principe : ne pas saturer les hôpitaux au plus proche de l'accident, pour permettre une prise en charge des gens qui viendraient seuls".