Beyrouth, le jour d'après. L'urgence et la sidération dominent chez les habitants après les violentes explosions qui ont ravagé le centre-ville de la capitale libanaise. En plus des 137 morts et des milliers de blessés, 300.000 résidents de la capitale libanaise ont perdu leur domicile dans l’explosion. Europe 1 a rencontré des familles libanaises au sud du port qui tentent de s’organiser pour se nourrir et nettoyer les gravats.
"Toutes les portes, toutes les fenêtres, tout est détruit, on n’a plus de toit… c'est un grand désastre", constate Nour, 26 ans, dépitée. Impossible de rentrer chez elle, l'explosion a tout ravagé. Elle contemple les gravats qui écrasent les voitures. La poussière vole encore dans l’air. Il n'y a pas d'électricités alors les riverains s'éclairent à la lampe torche. Le sol brille à cause des morceaux de verre des vitres et des pare-brises.
Des stands de nourriture dans la rue pour les familles
Afin d’aider les Libanais, désormais sans-abri, un réseau de bénévoles a monté des stands de nourriture dans la rue. "C'est cuisiné par des mères libanaises !", souligne Nali, qui fait le tour des provisions. "Des fruits, des légumes, des gâteaux de riz… En tout, on a plus de 100.000 bouteilles d’eau et on a suffisamment de nourriture pour aider 30.000 familles."
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Pour éviter les vols, des habitants ont décidé de rester devant chez eux, dehors. Si certains délogés tentent de s'organiser, d'autres jettent l'éponge. "On est en train d’enlever tout ce qui peut être vendu", confie Marc. "La cuisine, les chaises, les tables, les enceintes, vraiment tout, même les vis ! On essaye de réduire nos dettes". Franco-libanais, il a décidé de tout faire pour revenir dans l'Hexagone, quitte à laisser toute sa vie libanaise derrière lui.