F-35 américains bridés et livrés au compte-goutte : une opportunité pour les Rafale français
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, accueille ses homologues européens au Val-de-Grâce pour discuter de l’aide à l'Ukraine et de la construction d'une défense européenne. Certains pays prennent conscience de leur dépendance militaire aux États-Unis, notamment à travers la lente livraison des F-35.
Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment accueilli ses homologues britanniques, allemands, italiens et polonais au Val-de-Grâce pour une rencontre cruciale portant sur deux enjeux majeurs : l’aide à l’Ukraine et la construction d’une défense européenne commune. Cet échange s’inscrit dans un contexte où certains pays européens prennent progressivement conscience de leur dépendance militaire croissante aux États-Unis, en particulier en ce qui concerne la fourniture d'équipements de défense avancés comme les avions de chasse F-35.
Ces appareils, fabriqués par Lockheed Martin, sont devenus un symbole de cette dépendance. En effet, de nombreux pays européens ont signé des contrats pour l’acquisition de ces avions, mais la livraison se fait au compte-goutte, et plusieurs d’entre eux se retrouvent confrontés à des retards importants. Pire encore, les États-Unis pourraient même avoir la capacité de clouer ces avions au sol.
En effet, les F-35 nécessitent des mises à jour régulières et des pièces de rechange spécifiques, dont les États-Unis détiennent le monopole, ce qui leur permettrait de contrôler leur utilisation. Si un pays européen venait à se retrouver dans une situation ou ces mises à jour ou pièces sont refusées, ses avions de chasse pourraient être immobilisés.
151 F-35 ont été livrés en Europe
Cette réalité vient de frapper particulièrement fort le Danemark, qui a pris conscience de cette vulnérabilité alors que Donald Trump menaçait de s'emparer du Groenland. L’idée que ces avions puissent rester cloués au sol en cas de tensions diplomatiques avec les États-Unis devient un véritable sujet de préoccupation.
À ce jour, 151 F-35 ont été livrés en Europe, avec 572 autres commandes confirmées ou attendues dans plusieurs pays. Cependant, ce marché pourrait bien glisser au profit de Dassault, le constructeur français des Rafale, à condition que les pays européens passent des paroles aux actes. En effet, la dépendance militaire vis-à-vis des États-Unis pose la question de la souveraineté européenne en matière de défense.
Un véritable tournant pourrait se produire si l'Allemagne annulait sa commande de 35 F-35, un geste politique et diplomatique fort qui pourrait entraîner une réaction en chaîne. Les Portugais, les Grecs, les Danois ou encore les Roumains pourraient suivre cet exemple, mettant ainsi en lumière une volonté européenne d’indépendance vis-à-vis des États-Unis dans un secteur stratégique.






