Sa population a doublé en quelques jours. L'île italienne de Lampedusa, située à moins de 150 km des côtes tunisiennes, est confrontée à un afflux massif de migrants depuis le début de semaine. Vendredi soir, Giorgia Meloni a appelé ses voisins européens à réagir. La cheffe du gouvernement italien estime que son pays est soumis à une pression migratoire "insoutenable". Mais comme souvent dans ces conditions-là, l'Union européenne se déchire. Cette fois, les 27 vont-ils faire marcher la solidarité européenne et accueillir une partie des migrants ?
Un nouveau bras de fer entre Paris, Berlin et Rome
Cette question est à nouveau au cœur d'un bras de fer entre Paris, Berlin et Rome. D'un côté, les Italiens considèrent qu'ils sont en première ligne et que les autres pays européens ne prennent pas suffisamment leur part dans l'accueil de ces migrants. Résultat, le gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni refuse d'appliquer les accords européens et de garder sur son sol des demandeurs d'asile, ce qui a conduit les Allemands à suspendre l'accueil volontaire des migrants en provenance d'Italie.
"Nous avons un devoir de solidarité européenne"
De son côté, Emmanuel Macron se pose en médiateur, et en appelle à la solidarité européenne avec l'Italie. "Je pense que notre devoir à tous, en tant qu'Européen, c'est de ne pas laisser l'Italie seule face à ce qu'elle vit aujourd'hui. Ceci montre que les approches strictement nationalistes ont leurs limites. L'Europe doit mieux protéger ses frontières. Il faut mieux prévenir ces départs du continent africain comme du Proche et Moyen-Orient, nous avons un devoir de solidarité européenne", a-t-il déclaré.
Alors que les arrivées de migrants se multiplient à Lampedusa, Berlin assouplit sa position. Les Allemands promettent désormais d'accueillir des demandeurs d'asile en provenance d'Italie mais uniquement si Rome remplit son obligation, elle aussi, d'accueillir des réfugiés.