Facebook a annoncé mardi le retrait de tous les comptes, pages et groupes liés à la mouvance conspirationniste "QAnon", sur sa plateforme principale et sur Instagram, alors que le nombre d'adeptes de ce mouvement d'extrême droite pro-Trump a explosé à l'approche de la présidentielle américaine. Le géant des réseaux sociaux, régulièrement accusé par la société civile de ne pas suffisamment lutter contre les acteurs propageant la haine, avait déjà sévi à plusieurs reprises contre QAnon. Cette fois-ci, même les pages qui ne "contiennent pas de contenus violents" seront supprimées si elles sont associées à la mouvance, a précisé le groupe californien dans un communiqué.
Plusieurs semaines pour venir à bout des occurrences
Facebook s'est en effet aperçu que des partisans de ces nombreuses théories conspirationnistes passaient d'un sujet à un autre pour constamment rallier de nouveaux publics. "Pendant que nous avons enlevé les contenus liés à QAnon qui célébraient et soutenaient la violence, nous avons vu d'autres contenus (de la mouvance) sur d'autres formes de dangers dans la vie réelle", relate le réseau social. Par exemple, "des affirmations selon lesquelles certains groupes de personnes sont à l'origine des incendies de forêt sur la côte Ouest (des Etats-Unis)", continue Facebook.
La société a précisé qu'elle va avoir besoin de plusieurs semaines pour venir à bout des occurrences. En août, elle avait déjà retiré près de 800 groupes, 100 pages et 1.500 publicités directement liés à ce mouvement sur Facebook. Elle avait aussi pris des mesures pour réduire la portée de plus de 10.000 comptes sur Instagram et de près de 2.000 groupes et 440 pages sur Facebook, comme limiter les recommandations, les rétrograder sur les fils d'actualité, les rendre plus difficiles à trouver, les empêcher de faire de la pub ou vendre des produits.
"Des gens qui aiment notre pays", selon Trump
"Nous avons vu croître des mouvements qui, même s'ils n'organisent pas directement de violences, célèbrent des actes violents, montrent qu'ils ont des armes et suggèrent qu'ils vont les utiliser, ou ont des fans susceptibles de comportements violents", avait alors expliqué le groupe.
Interrogé au sujet de QAnon en août, à la suite des mesures de Facebook, Donald Trump avait déclaré voir avant tout en eux "des gens qui aiment notre pays". "Je ne sais pas grand-chose sur eux. J'ai compris qu'ils m'aiment beaucoup, ce que j'apprécie", avait-il ajouté, laissant entendre que leur regain de popularité récent était lié aux manifestations qui ont eu lieu à Portland (nord-ouest) ou New York, contre le racisme et les violences policières.