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Fermeture des frontières, expulsion des diplomates, menaces... Ce que l'on sait des tensions entre l'Inde et le Pakistan

Europe 1 avec AFP . 3 min
Fermeture des frontières, expulsion des diplomates, menaces... Ce que l'on sait sur les tensions entre l'Inde et le Pakistan
Drapeaux du Pakistan et de l'Inde (Illustration) © MARK RALSTON / AFP

Après l'attentat qui a fait 26 morts dans le Cachemire indien, les tensions sont montées d'un cran entre l'Inde et le Pakistan. Le gouvernement de New Delhi a annoncé une série de représailles diplomatiques contre Islamabad, qui a pourtant nié toute implication dans cet attentat.

Le ton est monté d'un cran ce jeudi entre l'Inde et le Pakistan. Ce mardi, au moins trois tireurs ont ouvert le feu sur des touristes dans la ville de Pahalgam, dans le Cachemire indien. 26 touristes ont été tués, 25 Indiens et 1 Népalais, dans l'attaque la plus meurtrière visant des civils menée depuis l'an 2000, sur ce territoire indien à majorité musulmane.

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La police a diffusé les portraits-robot de trois suspects, dont deux ressortissants pakistanais, les présentant comme membres du groupe Lashkar-e-Taiba (LeT), basé au Pakistan. Ce groupe est soupçonné des attaques jihadistes qui ont fait 166 morts dans la mégapole indienne de Bombay en 2008. La police a également offert plus de 20.000 euros pour toute information permettant leur capture.

Pour rappel, le Cachemire a été partagé entre l'Inde et le Pakistan à leur indépendance en 1947. Ils continuent depuis à réclamer la souveraineté de l'ensemble du territoire.

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"L'Inde punira les terroristes et ceux qui les soutiennent", avertit Narendra Modi

New Delhi attribue cette attaque à des islamistes, soutenus par le Pakistan. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, a promis que son pays traquerait les auteurs de l'attentat "jusqu'au bout de la Terre" et "punira les terroristes et ceux qui les soutiennent". Tout cela a ravivé les tensions entre l'Inde et le Pakistan, deux pays détenteurs de l'arme nucléaire. 

Ce mercredi 23 avril, le gouvernement indien a pris les premières mesures diplomatiques punitives contre le Pakistan. Tout d'abord, le traité de "1960 sur les eaux de l'Indus", qui répartit théoriquement l'eau entre les deux pays, "sera mis en suspens avec effet immédiat", jusqu'à ce que "le Pakistan renonce de manière crédible et irrévocable à son soutien au terrorisme transfrontalier", avait déclaré le plus haut responsable du ministère indien des Affaires étrangères, Vikram Misri. 

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Le principal poste-frontière terrestre entre les deux pays a aussi été fermé et de nombreux diplomates ont été rappelés. Ce jeudi 24 avril, le ministère indien des Affaires étrangères a annoncé la "suspension à effet immédiat" de la délivrance des visas aux Pakistanais et l'annulation de tous ceux en cours d'ici au 29 avril. "Tous les citoyens pakistanais actuellement en Inde doivent quitter l'Inde" à cette date, a-t-il ajouté. 

Toute tentative de l'Inde de réduire l'approvisionnement en eau serait considéré comme un "acte de guerre" par le Pakistan

De son côté, la réaction du Pakistan, qui a depuis le début nié toute implication dans l'attentat, ne s'est pas faite attendre. À l'issue d'une rare réunion de son Comité de la sécurité nationale, Islamabad a annoncé l'expulsion de diplomates, la fermeture de son espace aérien aux compagnies indiennes, celle de sa frontière ainsi que la suspension des échanges commerciaux avec l'Inde. 

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Comme le gouvernement indien, le Pakistan a annoncé la suspension des visas délivrés aux ressortissants indiens et "les annule avec effet immédiat". "Les ressortissants indiens se trouvant actuellement au Pakistan ont 48 heures pour quitter le pays", précise le communiqué du gouvernement. 

Le gouvernement pakistanais a également déclaré qu'il prendra des "mesures fermes" contre toute "menace indienne", assurant que toute tentative de son voisin de réduire son approvisionnement en eau du fleuve Indus serait considérée comme un "acte de guerre" et ferait "l'objet d'une réponse ferme". 

De plus, le Pakistan va envoyer jeudi une convocation à l'ambassade d'Inde, a annoncé le vice-Premier ministre Ishaq Dar, également chef de la diplomatie. "L'Inde mène une guerre de basse intensité contre nous et s'ils veulent faire monter les enchères, nous sommes prêts. Pour protéger notre terre, nous ne plierons devant aucune pression internationale", a ajouté à ses côtés le ministre de la Défense, Khawaja Asif.

De nombreux experts anticipent une riposte militaire de New Delhi, comme en 2019 après une attaque meurtrière contre un convoi de militaires indiens. "Cette attaque va faire revenir les relations entre les deux pays à leurs heures les plus sombres", a anticipé pour l'AFP Praveen Donthi, de l'International Crisis Group (ICG). La fusillade de Pahalgam n'avait toujours pas été revendiquée jeudi à la mi-journée.