850km² en feu - soit huit fois la superficie de Paris - et près de 90.000 personnes déplacées dans des camps d'urgence... Depuis le 1er mai, l'incendie qui fait rage à Fort McMurray, au Canada, n'a cessé de voir son importance croître. Mercredi, le feu a encore pris de l'ampleur. En 24 heures, la superficie de l'incendie a été multipliée par dix. Europe 1 a échangé avec l'un des rares journalistes présent sur place.
Difficulté à contenir l'incendie. "Ce sont de relativement mauvaises nouvelles que nous avons eues aujourd’hui puisque le feu a pris de l'ampleur", explique le journaliste. "Les pompiers tentent toujours de maîtriser l'incendie, mais il y a eu des déclarations officielle jeudi de la part de la Première ministre de l'Alberta et des spécialistes qui ne sont pas très encourageantes. On nous dit que ce ne sont ni des avions citernes, ni le travail des pompiers qui parviendra à maîtriser l'incendie, mais plutôt une pluie persistante et d'importance", poursuit-t-il.
Tristesse et lucidité. L'état d'esprit des habitants est également en train de changer. "Après la fatigue, les gens deviennent de plus en plus lucide. Plusieurs reconnaissent qu'ils ne seront pas en mesure de retrouver leur lieu de vie avant plusieurs jours voire plusieurs semaines", détaille Nicolas Pelletier. "Maintenant, l'adrénaline retombe et fait place à la lucidité et la tristesse. On réalise l’ampleur des dommages. Jeudi, les gens disaient avoir l'habitude de voir de la fumée à Fort McMurray, mais aujourd'hui c'est différent. A chaque été, il y a une saison des feux de forêt, mais jamais de cette importance", déplore-t-il.
La sécurité de la zone comme priorité. Pour le journaliste, "la situation est désormais compliquée". La sécurité doit en effet être assurée à Fort McMurray et les secours ont prévenu la population que leur priorité n'était pas que les gens retrouvent leur maison, mais bien d'assurer la sécurité dans la zone. "Il faut penser à tout, les systèmes d’électricité ou de gaz qui vont par exemple devoir être vérifiés avant que les habitants retournent dans la zone", explique le journaliste. Surtout, "avec les difficultés économiques liées au pétrole, certaines personnes avaient perdu leur emploi à Fort McMurray, désormais ils s'inquiètent également de perdre leur maison".
"De relativement bonnes nouvelles". "Maintenant, il y a quand même de relativement bonnes nouvelles. Jeudi, les secours ont réussi à évacuer 4.000 personnes par voie aérienne sur les 8.000 que l'on avait promis d'évacuer. Ces personnes étaient en quelque sorte coincées au nord de Fort McMurray, même si elle n'étaient pas en danger", détaille Nicolas Pelletier. Désormais, les habitants patientent, mais "nous ne savons pas à quel moment nous allons pouvoir rentrer chez nous", conclut le journaliste.