Au lendemain des frappes contre l'arsenal chimique syrien à Damas et à Homs, la France a-t-elle signé son retour parmi les grandes puissances diplomatiques et militaires ? Pour François Heisbourg, président de l'International Institute for Strategic Studies (IISS), invité de la Matinale d'Europe 1 dimanche, "les frappes ont un effet politique : elles font revenir les Occidentaux dans le jeu politique autour de la Syrie."
La France "a donné le signal de cette opération". Pour le spécialiste en géopolitique, la décision française de frapper aux côtés de ses alliés britanniques et américains marque un tournant. "On revient en arrière par rapport à la situation que l’on a connue en 2013, où le refus d’intervention d’Obama avait conduit à la sortie des Occidentaux du jeu et à leur remplacement par les Russes", analyse-t-il. Pour l'observateur, la France retrouve une crédibilité militaire dans la région, "d'abord parce qu’elle a donné le signal de cette opération. On n’a pas couru derrière les Américains", défend François Heisbourg.
Des missiles de croisière, comme les Américains. A quoi tient ce soudain basculement ? Sans doute aux récents investissements en capacités militaires de la France. "Depuis l’année dernière, la France s’est dotée de missiles de croisière à longue portée, qu’on a utilisés pour la première fois dans cette opération. Militairement, on n’est plus à la remorque de la décision américaine, c’est une nouveauté".