Il est responsable de la fusillade la plus meurtrière depuis des décennies aux États-Unis. Stephen Craig Paddock, un Américain de 64 ans, a tué au moins 59 personnes lors d'un concert en plein air dimanche soir à Las Vegas, avant de se suicider, selon la police. L'homme n'était pas fiché par les services de police locaux, mais se serait "converti à l'islam il y a quelques mois", selon l'État islamique, qui a revendiqué l'attaque quelques heures plus tard. Mais Washington a écarté la piste djihadiste à ce stade.
Son frère ne l'explique pas. Eric, son frère, ne parvient toujours pas à comprendre ce qui a poussé Stephen Paddock, de neuf ans son aîné, à commettre un tel massacre ? "Nous n'avons aucune idée de ce qui s'est passé", témoigne-t-il au Las Vegas Review-Journal. "Rien ne nous permet d'expliquer ce qu'il a fait", continue-t-il, visiblement bouleversé. Selon lui, il n'avait pas de "convictions religieuses" connues. "C'était juste un mec normal, sans histoire. Il est allé à l'université, il a travaillé, il a été gentil avec mes enfants, il a envoyé des gâteaux à notre mère en Floride après l'ouragan, on est resté cinq jours sans électricité", ajoute-t-il dans une interview à la télévision américaine. Son principal vice ? Les casinos, où il aimait se rendre pour jouer.
Selon lui, Stephen Paddock "n'était pas fan" des armes à feu. Pourtant la police ont retrouvé 16 armes de calibres différents dans sa chambre d'hôtel, la plupart des fusils d'assaut, vraisemblablement transportées dans plus de 10 valises. Certains fusils étaient équipés de lunettes et son véhicule contenait du nitrate d'ammonium, un engrais qui peut servir à fabriquer des explosifs. A son domicile, un véritable arsenal, comprenant des explosifs, a ensuite été découvert.
Inconnu des services de police. C'est à Mesquite, une petite ville d'environ 18.000 habitants, située à quelque 120 kilomètres au nord-est de Las Vegas dans le Nevada, que Stephen Paddock menait une retraite paisible, après une carrière dans la comptabilité. Le sexagénaire n'était d'ailleurs pas connu des services de police. Ni là-bas, ni ailleurs. À son actif, une comparution au tribunal il y a plusieurs années… Mais "la situation avait été réglé normalement par la justice" a précisé le shérif de la ville. Selon le journal local, l'homme avait porté plainte contre un casino du Strip, la grande artère qui traverse la ville, après avoir glissé sur le sol, mais avait fini par retirer sa plainte.
"Une personne désespérée". Titulaire d'un permis de chasser délivré par l'État d'Alaska, l'Américain avait par ailleurs acquis en 2003 un brevet d'aviation, après avoir répondu favorablement aux évaluations physique et mentale nécessaires. C'était "une personne désespérée, qui voulait faire beaucoup de victimes", a simplement souligné le shérif de Las Vegas. La chaîne ABC a également révélé que son père était Patrick Benjamin Paddock, un braqueur de banques placé sur la liste des fugitifs les plus recherchés par le FBI dans les années 1960. Ses enfants ne le connaissaient pas très bien, a cependant précisé Eric Paddock.
L'EI en fait un "soldat". "Soldat de l'État islamique", Stephen Paddock aurait "perpétré l'opération en réponse" aux appels du groupe à prendre pour cible les pays engagés dans la lutte contre l'EI, à en croire le groupe djihadiste. L'un des hauts responsables américains interrogés à ce sujet a lui écarté à ce stade toute implication de l'organisation terroriste dans la tuerie de dimanche soir, tout comme le FBI. Dans un discours depuis la Maison-Blanche, Donald Trump n'en a fait mention à aucun moment.
Police say Las Vegas shooting suspect’s girlfriend Marilou Danley was not an accomplice; located out of the country. https://t.co/R5O4loJCkFpic.twitter.com/ARbZbHhWTc
— ABC News (@ABC) 2 octobre 2017
La seule photo du suspect diffusée jusque-là le montre dans un bar, avec ce qui semble être un verre d'alcool à la main. Il pose avec sa compagne, Marilou Danley. D'abord visée par un avis de recherche puis localisée à l'étranger, cette dernière ne serait finalement pas impliquée dans le massacre, selon la police.
Surarmé. Stephen Paddock a ouvert le feu sur la foule depuis sa chambre du 32ème étage d'un hôtel adjacent, qu'il occupait depuis le 28 septembre. Il s'est ensuite suicidé avant que les policiers ne l'atteignent. Il avait avec lui au moins dix fusils.