Le président américain Donald Trump va batailler jusqu'au bout avec ses homologues du G20 sur les questions ultra-sensibles du climat et du commerce, au terme samedi d'un sommet très tendu, marqué par de violentes manifestations.
Une déclaration commune très attendue. Le communiqué final des chefs d'État et de gouvernement des pays les plus puissants du monde est attendu vers 13h30 à Hambourg (15h30 heure de Paris) et permettra de savoir dans quelle mesure Donald Trump a pu peser face à eux. Formellement, le programme du G20 samedi est consacré à l'Afrique et à la crise migratoire. Mais d'autres sujets retiennent l'attention des sherpas, ces conseillers de haut vol qui négociaient toute la nuit.
Deux parties du texte focaliseront les regards samedi : le passage sur le climat, pour connaître l'impact de la sortie annoncée des États-Unis des Accords de Paris ; et celui sur le commerce, pour savoir si Donald Trump et ses positions protectionnistes ont pesé sur le dogme libre-échangiste qui prévaut dans le monde depuis la chute du communisme.
Les États-Unis, cavalier seul sur le climat ? Concernant le climat, le communiqué final devrait prendre acte de la sortie des États-Unis, en signifiant que tous les autres pays considèrent cet accord international de lutte contre le réchauffement climatique comme "irréversible". Mais la question est de savoir si Washington réussira à faire intégrer une phrase validant sa volonté de faire cavalier seul et de développer un usage "plus propre" des énergies fossiles, à contre-courant de l'objectif d'une économie moins gourmande en carbone.
Libre-échange ou protectionnisme ? Sur le commerce, pour jauger de l'influence de Trump sur les débats, il faudra voir si le texte plaide pour un libre-échange débridé ou au contraire encadré. "Les discussions sont difficiles, je ne vais pas le cacher", et les délégations ont encore "un gros travail" devant elles sur cette partie du communiqué, a déclaré vendredi la chancelière Angela Merkel, qui assure la présidence du G20. "Nous allons poursuivre les négociations commerciales demain avec les Américains, mais je n'ai pas beaucoup d'espoir", a déclaré à la chaîne de télévision allemande ZDF le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
L'apogée des manifestations anti-sommet. Samedi sera également la journée de la plus grosse manifestation d'opposants au G20, au dernier jour d'un sommet émaillé presque continuellement de heurts entre policiers et manifestants violents. Voitures incendiées, barricades, délégations officielles retardées, Melania Trump forcée de renoncer à une partie de son programme officiel : "l'enfer" promis par les protestataires de Hambourg s'est en partie concrétisé.
Angela Merkel a qualifié ces affrontements, qui ont fait près de 200 blessés parmi les policiers, d'"inacceptables". Et elle doit faire face à des critiques dans son pays, où des voix l'accusent d'avoir donné une piètre image de l'Allemagne à l'occasion du sommet. "La situation est très sérieuse", a tweeté vendredi soir la police.