L'analyse des résultats définitifs de l'élection présidentielle au Gabon révèlent "une évidente anomalie", a annoncé mardi la mission d'observation de l'Union européenne dans une déclaration. "Une analyse portant sur le nombre de non-votants et des bulletins blancs et nuls révèle une évidente anomalie dans les résultats finaux du Haut-Ogooué", qui a officiellement enregistré un taux de participation de 99,93% et a permis au président sortant Ali Bongo d'être réélu d'une courte tête, a indiqué l'observatrice en chef de l'UE, Mariya Gabriel. Le score obtenu dans le Haut-Ogooué a en effet permis au président Ali Bongo de remporter la victoire avec 49,80% sur l'ensemble des neuf provinces, contre 48,23% pour son rival Jean Ping, selon les résultats provisoires annoncés le 31 août par le ministre de l'Intérieur gabonais. Cela représente 5.594 voix d'avance sur quelque 628.000 inscrits.
Un taux de participation de 99,93%. Les observateurs "ont été autorisés à assister aux annonces publiques des résultats provinciaux dans sept des neuf provinces", explique la mission européenne. "Les résultats n'ont pas été annoncés publiquement" dans celle du Haut-Ogooué, fief ethnique du président Bongo où il a obtenu plus de 95% des suffrages, "privant ainsi les parties prenantes de la transparence requise par la loi", ajoute Mariya Gabriel. "L'intégrité des résultats provisoires dans cette province est (...) remise en cause" alors que "le taux de participation de 99,93% dans le Haut-Ogooué est nettement supérieur à ceux enregistrés dans les autres provinces, estimés en moyenne à 48%". En outre, "l'abstention observée dans une des quinze commissions électorales locales (du Haut-Ogooué) est à elle seule supérieure à l'abstention déclarée" par la Commission électorale nationale (Cénap) pour l'ensemble de cette province, affirme la responsable.