Gaza : Israël lancera une offensive «plus vaste» si les otages ne sont pas libérés, dit le chef de son armée

L'armée israélienne a lancé jeudi un appel à évacuer deux zones dans le nord de la bande de Gaza en prévision de nouvelles frappes, alors qu'au moins 53 personnes sont mortes dans la journée. Israël lancera une offensive "plus vaste" si les otages israéliens, ne sont pas libérés, a affirmé le chef d'état-major de Tsahal.
Au moins 53 personnes, dont une famille avec quatre enfants, ont été tuées jeudi dans des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, où l'armée a lancé un appel à évacuer en prévision de nouvelles frappes. Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre contre le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.
Les principales informations :
- 53 personnes sont mortes dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza
- L'armée israélienne appelle les habitants de deux zones du nord de Gaza à évacuer
- Un tir de char israélien a tué un employé de l'ONU en mars, la Bulgarie dit avoir "reçu des excuses officielles" d'Israël
- Israël lancera une offensive "plus vaste" à Gaza si les otages ne sont pas libérés, dit le chef de son armée
Israël lancera une offensive "plus vaste" à Gaza si les otages ne sont pas libérés, dit le chef de son armée
Israël lancera une offensive "plus vaste" dans la bande de Gaza si les otages israéliens qui y sont toujours retenus depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 ne sont pas libérés, a affirmé jeudi le chef d'état-major de l'armée israélienne.
"Si nous ne constatons pas de progrès dans le retour des otages dans un avenir proche, nous étendrons nos activités à une opération plus vaste", a dit le lieutenant général Eyal Zamir lors d'une visite aux troupes israéliennes dans la bande de Gaza.
L'armée israélienne appelle les habitants de deux zones du nord de Gaza à évacuer
Jeudi, l'armée israélienne a appelé les habitants des localités de Beit Hanoun et de Cheikh Zayed, dans le nord du territoire, à évacuer avant "une frappe puissante", ciblant une zone accusée d'abriter "des opérations de snipers et des activités terroristes".
La Défense civile et des sources hospitalières palestiniennes ont fait état de 53 morts depuis le début de la journée. L'hôpital indonésien à Jabalia a dit avoir reçu les corps de neuf victimes après une frappe sur un commissariat de police de cette ville du nord.
Tsahal confirme avoir frappé le secteur
L'armée israélienne a confirmé avoir frappé dans le secteur, précisant qu'elle ciblait "des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Djihad islamique". "Le bombardement était extrêmement intense et a secoué toute la zone", a expliqué un témoin, Abdel Qader Sabah, à l'AFP. "Tout le monde s'est mis à courir et à crier, ne sachant pas quoi faire".
Un autre bombardement sur une maison du nord de la ville de Gaza (nord) a tué une famille de six personnes, un couple et ses quatre enfants, a indiqué la Défense civile. "Que dire ? La destruction n'épargne personne", s'est lamenté le cousin du père de famille, Nidal al-Sarafiti, auprès de l'AFP. Plusieurs autres frappes ont tué au moins 38 personnes sur tout le territoire, dont 12 dans une maison familiale à Jabalia.
Des images de l'AFP tournées dans une maison touchée à Khan Younès (sud) montrent des personnes éteignant les flammes et d'autres inspectant des décombres à la lumière de torches. "On était assis en paix quand le missile est tombé (...) Je ne comprends tout simplement pas", a déclaré un témoin, Mohammed Faris. Des corps gisaient au sol, dont une jeune femme et un garçon, dans des housses mortuaires, entourés de proches en pleurs, embrassant et caressant leurs visages.
"Ses enfants et elle ont été tués et réduits en morceaux", se lamente Rania al-Jumla, en évoquant sa sœur tuée dans le bombardement. "On n'en peut plus. Chaque jour, c'est la mort". "Pourquoi ? Qu'ont-ils fait ? Quelle est la faute de ces enfants ? Ils les ont bombardés alors qu'ils dormaient simplement ! Ils sont innocents", s'emportait Oum Ibrahim al-Zamili, qui a aussi perdu un membre de sa famille.
Selon le Hamas, au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars. Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de l'offensive israélienne lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Sur les 251 personnes alors enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.
Un tir de char israélien a tué un employé de l'ONU en mars
Jeudi, Tsahal a annoncé qu'un employé - de nationalité bulgare - de l'ONU tué le mois dernier dans la bande de Gaza avait été victime d'un tir d'un de ses chars, selon des conclusions provisoires d'une enquête interne. Elle a dit "regretter cet incident grave". "Le bâtiment a été visé en raison d'une présence ennemie présumée et n'a pas été identifié par les forces comme une installation de l'ONU", a-t-elle indiqué dans un communiqué.
La Bulgarie a dit avoir "reçu des excuses officielles" d'Israël. Le 19 mars, l'ONU avait annoncé la mort d'un employé dans une explosion d'un bâtiment du Bureau de l'ONU pour les services d'appui au projet (Unops) à Deir el-Balah (centre). L'armée israélienne avait initialement rejeté toute responsabilité.