L'Iran a lancé samedi une attaque de drones contre Israël, près de deux semaines après un raid contre le consulat iranien à Damas imputé à Israël, faisant craindre une explosion au Moyen-Orient. A Téhéran, des médias d'Etat ont confirmé une attaque de drones en cours contre Israël, ennemi juré de l'Iran.
Les principales informations :
- L'Iran a annoncé la saisine d'un navire "lié à Israël" dans le Golfe, sur fond de tensions exacerbées entre les deux pays
- Les Etats-Unis, alliés historiques d'Israël, ont annoncé l'envoi de troupes et de "moyens supplémentaires" dans la région afin de "soutenir les efforts de dissuasion régionale et accroître la protection des forces américaines"
- Le président américain Joe Biden a dit vendredi qu'il s'attendait à ce que l'Iran passe "bientôt" à l'action
- En 24 heures, 52 Palestiniens ont été tués, portant le bilan total à 33.686 personnes, essentiellement des civils, depuis le début de la guerre, selon un nouveau bilan du Hamas
- En Cisjordanie occupée, l'adolescent israélien porté disparu vendredi a été retrouvé "assassiné" samedi
- L'armée israélienne a annoncé samedi la fermeture des écoles pour raisons de sécurité après les menaces de l'Iran de répliquer à l'attaque meurtrière menée début avril contre le consulat iranien à Damas$
- Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a assuré samedi soir qu'Israël s'est préparé à "l'éventualité d'une attaque directe de l'Iran" et est "prêt à faire face à n'importe quel scénario, tant en matière de défense que d'attaque"
- L'Iran a lancé samedi "depuis son territoire" une attaque de drones contre Israël
Israël va fermer son espace aérien à 21H30 GMT
Israël va fermer son espace aérien dimanche soir à 21H30 GMT (00H30 heure locale) après que l'armée a annoncé une attaque de drones lancée vers son territoire par l'Iran, a indiqué l'autorité aéroportuaire. "Conformément aux consignes sécuritaires, à partir de 00H30 ce soir l'espace aérien de l'Etat d'Israël sera fermé aux vols internationaux et nationaux", indique un communiqué.
L'Iran a lancé une attaque de drones contre Israël
"L'Iran a lancé des drones depuis son territoire en direction d'Israël", a déclaré Daniel Hagari, le porte-parole de l'armée israélienne dans une allocution télévisée, peu après 23H00 (20H00 GMT). "Nous surveillons la menace dans l'espace aérien. C'est une menace qui prendra plusieurs heures pour atteindre le territoire de l'Etat d'Israël", a ajouté le contre-amiral Hagari. "Nous travaillons en étroite collaboration avec les Etats-Unis et nos partenaires dans la région afin d'agir contre les lancements et de les intercepter."
Juste avant cette annonce, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré que son pays s'était préparé à "l'éventualité d'une attaque directe de l'Iran" et était "prêt à faire face à n'importe quel scénario, tant en matière de défense que d'attaque". "Nous apprécions la présence des Etats-Unis aux côtés d'Israël, ainsi que le soutien de la Grande-Bretagne, de la France et de nombreux autres pays", a ajouté M. Netanyahu dans une allocution vidéo, au moment où son armée est engagée dans une guerre dévastatrice à Gaza.
La Jordanie, voisine d'Israël, a elle annoncé la fermeture temporaire de son espace aérien, en invoquant "une situation dangereuse au Moyen-Orient". L'Irak, frontalier de l'Iran, a fermé également son espace aérien. Avant l'attaque, l'administration américaine avait annoncé que le président Joe Biden devait retourner à la Maison Blanche pour consulter son équipe de sécurité nationale sur "les événements au Moyen-Orient". Vendredi, M. Biden a dit s'attendre à ce que l'attaque iranienne ait lieu "bientôt".
Netanyahu dit qu'Israël s'est préparé à une "attaque directe" de l'Iran
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a assuré samedi soir qu'Israël s'est préparé à "l'éventualité d'une attaque directe de l'Iran" et est "prêt à faire face à n'importe quel scénario, tant en matière de défense que d'attaque". "Nous apprécions la présence des États-Unis aux côtés d'Israël, ainsi que le soutien de la Grande-Bretagne, de la France et de nombreux autres pays", a ajouté le Premier ministre dans une allocution vidéo alors que la menace d'une opération iranienne ciblant le pays est jugée imminente.
Fermeture des écoles à Israël pour raisons de sécurité
Face aux menaces iraniennes, les Etats-Unis ont réaffirmé leur "engagement inébranlable en faveur de la sécurité" de l'allié israélien, et annoncé l'envoi de renforts au Moyen-Orient. L'Iran a juré de "punir" Israël après une frappe le 1er avril contre son consulat à Damas qui a coûté la vie à deux généraux des Gardiens de la Révolution. Téhéran a accusé Israël qui n'a ni confirmé ni démenti. L'attaque iranienne a été annoncée après la saisie en début de journée par les forces spéciales maritimes des Gardiens de la Révolution d'un navire accusé d'être "lié" à Israël, avec 25 membres d'équipage à bord, dans les eaux du Golfe.
"Au regard des conditions de sécurité", Israël a annoncé la fermeture des écoles et va restreindre les rassemblements. Dimanche, premier jour de la semaine en Israël, et lundi, "les activités d'enseignement, les voyages et les sorties" scolaires et périscolaires sont suspendues en Israël, a dit Daniel Hagari.
Envoi de troupes américaines
Dans ce contexte, les Etats-Unis, alliés historiques d'Israël, ont annoncé l'envoi de troupes et de "moyens supplémentaires" dans la région afin de "soutenir les efforts de dissuasion régionale et accroître la protection des forces américaines". Le président américain Joe Biden a dit vendredi qu'il s'attendait à ce que l'Iran passe "bientôt" à l'action, en réponse à une question sur les menaces contre Israël, accusé par la République islamique d'être à l'origine de la frappe contre son consulat à Damas.
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Les craintes d'un embrasement régional ont poussé samedi les Pays-Bas à fermer, "par précaution", leur ambassade en Iran ainsi que leur consulat à Erbil, dans le Kurdistan irakien. Plusieurs pays dont la France, l'Allemagne ou les Etats-Unis, ont par ailleurs réitéré leurs appels à leurs ressortissants à ne pas se rendre en Iran. La veille, la compagnie allemande Lufthansa et sa filiale autrichienne Austrian Airlines ont annoncé suspendre leurs vols de et vers Téhéran jusqu'au 18 avril.
52 morts en 24 heures
Alors que les médiateurs, Qatar, Egypte, Etats-Unis, attendent des réponses d'Israël et du Hamas à leur dernière proposition de trêve, l'offensive israélienne ne connaît aucun répit dans la bande de Gaza assiégée où 2,4 millions de personnes sont menacées de famine, selon l'ONU. Après avoir retiré ses troupes de Khan Younès (sud), l'armée israélienne a annoncé samedi qu'elle poursuivait ses opérations contre les combattants du Hamas dans le centre de l'étroite bande de terre où le mouvement islamiste, classé terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a pris le pouvoir en 2007. A Deir al-Balah (centre) une vidéo de l'AFP montre un paysage dévasté et des montagnes de ruines, dont les restes d'une mosquée. L'armée a "exigé que toute la zone soit évacuée" avant qu'elle ne soit "anéantie en quelques minutes", a affirmé à l'AFP Abdoullah Baraka, un témoin.
En 24 heures, 52 Palestiniens ont été tués, portant le bilan total à 33.686 personnes, essentiellement des civils, depuis le début de la guerre, selon un nouveau bilan du Hamas. La guerre a été déclenchée le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir des données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent détenues à Gaza dont 34 sont mortes, d'après des responsables israéliens.
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L'armée israélienne a également déclaré samedi avoir frappé plus de "trente cibles" dans la bande de Gaza au cours de la journée précédente. Des sirènes d'alerte ont retenti vendredi dans la ville israélienne de Sdérot, a-t-elle rapporté samedi, ajoutant avoir intercepté des roquettes tirées depuis le territoire palestinien. En Cisjordanie occupée, l'adolescent israélien porté disparu vendredi a été retrouvé "assassiné" samedi, a annoncé l'armée.
"Pas tangible"
Outre le bilan humain et les destructions, la guerre a provoqué une catastrophe humanitaire dans toute la bande de Gaza où l'aide humanitaire, strictement contrôlée par Israël, entre au compte-gouttes. Mais au cours des derniers jours, les autorités israéliennes ont fait état d'un nombre record de camions d'aide autorisés à entrer dans le territoire palestinien. L'armée israélienne a d'ailleurs annoncé vendredi qu'un nouveau point de passage avait ouvert dans le nord. Selon les médias locaux, il se trouve à proximité de la localité israélienne de Zikim, non loin d'Erez, un point de passage actuellement fermé.
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Depuis des mois, les organisations humanitaires et les chancelleries étrangères, y compris les Etats-Unis, principal allié d'Israël, exhortent le pays à ouvrir des routes directes d'approvisionnement vers le nord de la bande de Gaza, où la crise humanitaire est la plus aiguë. "L'augmentation de l'aide n'est pas encore tangible", a toutefois déclaré sur X Philippe Lazzarini, chef de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). "L'aide doit pouvoir se rendre en toute sécurité à tout ceux dans le besoin", a-t-il ajouté, appelant Israël à "lever" des restrictions au personnel de son agence pour lui permettre d'accéder au nord de Gaza.
Le pape François a fait part de sa "grande" souffrance en raison de la guerre, dans un message vendredi à l'occasion de la fin du ramadan. "Je souffre énormément à cause du conflit en Palestine et Israël," a écrit le pape, 87 ans, dans un message envoyé à la chaîne Al Arabiya rendu public par le Vatican.